Émeutes, gilets jaunes, insurrection en Nouvelle-Calédonie... L'État est-il assez fort pour protéger les habitants ?
Les émeutes de juin 2023 n'ont rien à voir avec ce qu'il se passe en Nouvelle-Calédonie. Nous avons une violence extrêmement importante qui concerne des jeunes et des très jeunes. Il y a une violence d'atmosphère qui se propage dans notre pays. Elle se diffuse sur la prime à la radicalité que l'on voit sur les plateaux télé ou sur les réseaux sociaux. On oblige en permanence les gens à avoir une pensée en 160 caractères pour avoir le plus de 'j'aime' ou de buzz possible. Ce n'est généralement pas le meilleur moyen d'amener de la nuance et un climat apaisé. Certains s'amusent à souffler sur les braises et à allumer des feux.
Comment dire l'État protège quand des agents pénitentiaires ne peuvent pas se défendre ?
Ne nous trompons pas de coupable. Ce n'est pas l'État qui est coupable de ce qu'il s'est passé. Ne rentrons pas dans le jeu de ceux qui nous tyrannisent. Nous devons protéger celles et ceux qui nous défendent, les soutenir et les accompagner. Nous avons engagé les discussions sur un protocole d'engagement après le drame. Ils ont été reçus par le garde des Sceaux mercredi.
À Laval, nous avons une maison d'arrêt avec 56 lits et plus de 100 détenus : que faire pour renforcer la sécurité, l'accès à la prison et la protection tant des gardiens que des prisonniers ?
Il y a une surpopulation carcérale et ce n'est pas un sujet nouveau : cela nuit à la sécurité et aux conditions de travail pérenne. Nous y avons travaillé avec Emmanuel Macron dès 2017 en édifiant de nouvelles prisons qui vont sortir de terre mais aussi en rénovant. Le chantier est en cours à l'horizon de la fin de la présidence. Nous allons continuer inlassablement. Nous devons avoir la capacité de se moderniser, notamment que la justice soit plus rapide à prononcer les peines, mais pour cela il faut des moyens humains. Les procédures accélérées fonctionnent : ce n'était pas le cas auparavant. Nous devons continuer à avancer. Il y a eu un drame, les mesures ont été prises pour pouvoir aboutir sur un protocole d'engagement en écoutant et en dialoguant.
Comment débloquer autant d'argent pour l'Ukraine sans faire de même contre le narcotrafic ?
Ce qui se passe en Ukraine nous concerne directement. En attaquant directement un pays aux portes de l'Europe, l'Ukraine, Vladimir Poutine attaque nos valeurs. Vous croyez vraiment qu'il va s'arrêter là ? Clairement, Vladimir Poutine ne s'arrêtera pas. Il continuera à attaquer nos valeurs par des ingérences... C'est de notre responsabilité de faire bloc pour être en appui de ce pays qui est attaqué. Cela n'enlève en rien notre capacité à agir par ailleurs. Pour les quartiers prioritaires des villes, mais aussi pour les zones rurales. L'agriculture est une de nos priorités nationales avec le projet de loi d'orientation pour la souveraineté alimentaire. Nous investissons dans l'Éducation nationale, l'armée, pour la transition écologique...
Aujourd'hui, il y a plus d'exploitations rachetées que d'enfants repreneurs. Comment faciliter la transmission ?
Nous devons accompagner si certains héritiers d'agriculteurs ne veulent pas reprendre car ils estiment que ce n'est pas possible ou bien trop dur. La loi d'orientation agricole est là pour ça : transmettre à sa famille ou bien à des tiers. Nous devons continuer à être un pays paysan ! Nous devons aussi accompagner les changements des métiers de l'agriculture. Il y a aussi un enjeu sur la connaissance du milieu agricole. Si on ne vient pas du monde agricole, il n'est pas facilement accessible : on le connaît bien mal. Le troisième enjeu est de simplifier les reprises. C'est ainsi que nous déclencherons des vocations : transmettre, accompagner et simplifier.
L'Europe est-elle la solution pour les agriculteurs ?
On a beaucoup parlé du Ceta - accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, N.D.L.R. -. C'est pourtant le genre d'accord que nous voulons continuer à trouver. Il contient des clauses miroirs, il permet d'imposer nos normes sanitaires et réglementaires et de mieux protéger nos filières comme celle des spiritueux, la filière viticole ainsi que nos AOP. Dire simplement 'non' n'apporte rien : ce traité protège aussi nos filières.
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