40 postes sont vacants. L’hôpital de Laval, établissement de santé de référence en Mayenne compte 120 médecins salariés, mais peine à recruter. Le problème n’est pas nouveau. « Les effectifs restent stables depuis cinq ans. Nous sommes très en dessous de la moyenne nationale en termes de spécialistes », ajoute le directeur.
Et la pyramide des âges n’incite guère à l’optimisme. Selon le Conseil de l’ordre des médecins, la Mayenne compte 155 praticiens hospitaliers salariés, 93 ont plus de 55 ans. Trente d’entre eux ont plus de 65 ans. L’hôpital de Laval, premier employeur, est évidemment touché. « Dans des spécialités comme la psychiatrie, la pédopsychiatrie, l’ORL, c’est compliqué. Dans d’autres, nécessitant la permanence des soins, c’est-à-dire un service 24h/24, comme la radiologie, nous avons des besoins importants », indique André-Gwénaël Pors.
Des services entiers souffrent. En pneumologie, il fonctionne uniquement grâce à des interimaires, coûtant plus cher à l’établissement. Des spécialités pourraient-elles disparaître ? La seule hématologue de la Mayenne exerce à l’hôpital de Laval. Elle partira en retraite l’été prochain. « Nous travaillons avec des professeurs de Rennes pour trouver rapidement une solution. Des internes pourraient intervenir », annonce le directeur.
Ne pas broyer du noir
Le bon exemple, à Laval, est celui de la cardiologie. « Nous avons six médecins dans cette spécialité, avec des quadragénaires. Elle donne envie. » La cardiologie bénéficiera d’un service rénové dans quelques années. Une infrastructure neuve est aussi un moyen d’attractivité. « Je travaille sur un plan de rénovation de l’ensemble de l’hôpital. Nous n’en sommes qu’au début. »
Pour autant, le directeur ne veut pas broyer du noir. Il attend les premières retombées du plan santé du gouvernement. Au niveau local, André-Gwénaël Pors salue la volonté de chacun de trouver des solutions. Le doyen de la faculté de santé d’Angers collabore dans le but d’amener de jeunes internes à l’hôpital de Laval. Surtout, de jeunes médecins s’impliquent dans le plan 2018-2022 de l’hôpital, et cherchent à trouver de nouveaux médecins.
Enfin, avec le groupement hospitalier de territoire (GHT), rassemblant l’ensemble des hôpitaux de la Mayenne, la communauté médicale est appelée à travailler de concert. « L’un de nos obstétriciens est malheureusement décédé brutalement. L’un de ses confrères de Mayenne est venu assurer une garde. » Dans les prochaines années, les médecins ne seront peut-être plus rattachés à un hôpital, mais à l’ensemble du territoire mayennais. Les mentalités dans ce domaine doivent évoluer.
Malgré tout, André-Gwénaël Pors le concède : « Les trois ou quatre prochaines années seront compliquées. »
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