L’art et la poésie sont les ultimes moyens de lutte contre la barbarie.
Dans le désert, Kidane, un berger touareg, vit paisiblement avec sa femme et leur fillette. Non loin de là, à Tombouctou, les djihadistes hurlent leurs interdits imbéciles dans un mégaphone (interdiction de jouer au football, de fumer, d’écouter de la musique, etc.).
Dès les premières images, le spectateur est saisi par la beauté paisible de ces paysages désertiques, même s’il y a une gazelle qui court à perdre haleine. En un plan, tout est dit : pour dénoncer la barbarie des fous d’Allah, Abderrahmane Sissako a choisi l’art et la poésie, avec quelques touches d’un humour léger et une utilisation magistrale de la musique. Il met en parallèle l’horreur de certaines situations (la lapidation d’un couple non marié !), l’émotion provoquée par d’autres (la mort du pêcheur), voire le comique de certains comportements (la danse du djihadiste). C’est en jouant, avec légèreté, sur ces différents registres, et avec des scènes d’une sublime beauté qu’il stigmatise l’intolérance des soldats d’Allah. Certaines scènes sont d’anthologie, telle cette partie de football sans ballon ou ces djihadistes discutant entre eux... des résultats de la France au Mondial ! En alternant humour, images poétiques ou émouvantes, le réalisateur a réussi un film magnifique, injustement ignoré par le jury du dernier Festival de Cannes.
Certains personnages, en particulier les femmes, ne manquent ni de courage ni de dignité. Mais la plus belle attitude est celle de l’imam qui refuse l’entrée de la mosquée aux soldats et leur suggère de faire le djihad contre eux-mêmes, afin de devenir meilleurs. Seule la scène de la lapidation est pénible, même si elle est traitée avec une certaine distance.
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