Pouvez-vous nous parler de vos origines ?
Dans la population rwandaise, il y avait à mon époque trois couches sociales : les Hutus (paysans cultivateurs), les Tutsis (éleveurs) et les Twas dont on parle très peu (potiers). Je suis née en 1952, de mère Tutsi et de père Hutu. Je n’ai pas connu l’influence paternelle car mon père est mort lorsque j’avais 7 ans. Ma mère, avec ses quatre enfants, a dû se retrousser les manches. Nous sommes allés vivre auprès de sa famille. Elle ne s’est jamais remariée. J’ai été éduquée par mes oncles et tantes, dans une famille modérée pas du tout extrêmiste.
Comment a débuté le conflit entre Hutus et Tutsis ?
En 1959, une partie de la population s’est soulevée contre le pouvoir en place. Ils réclamaient la mise en place d’une République. Beaucoup de Tutsis ont alors quitté le pays pour rejoindre les pays frontaliers. Lorsqu’ils ont voulu revenir au Rwanda, une chasse aux Tutsis a alors commencé. On brûlait les maisons, le bétail était abattu... La maisonnette qu’on nous avait construite a alors été brûlée. En 1973, il y a eu une nouvelle offensive tutsie de l’extérieur, et un coup d’Etat militaire a renversé le pouvoir en place. Les tensions et les divisions entre les Rwandais étaient de plus en plus fortes. En 1990, il y a eu la déclaration de guerre.
Lire plus dans notre édition du 18 avril 2019.
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