Dans cette affaire d'escroquerie jugée ce jeudi après-midi, le tribunal de Laval a navigué entre fiction et réalité pendant toute la tenue des débats.
Les faits reprochés
Du côté de la réalité, ce sont les faits qui sont reconnus. Entre mai et décembre 2014, divers établissements bancaires et organismes de prêts ont été escroqués. Au total, le préjudice s'élève à près de 300 000 euros.
Le mécanisme est aussi clairement identifié. Après avoir ouvert des comptes que l'un des prévenus alimente au moyen de chèques délivrés par son frère pour faire croire qu'il perçoit ses salaires dessus, il réussit à se faire prêter de l'argent. 15 000 euros, 20 000 euros le plus souvent.
« Une arnaque plus évoluée que les calendriers de petits chats »
Dans son dispositif, le prévenu originaire de Mayenne ne laisse rien au hasard. « Je ne vais pas dire que c'est une arnaque sophistiquée, mais elle est plus évoluée que ce qu'on voit habituellement dans ce tribunal », souligne la présidente, Sabine Orsel. « C'est plus évolué que les calendriers de petits chats », embraie un avocat. Rires dans l'audience.
Des explications rocambolesques
Et ce ne sera pas la dernière fois. Car les explications du principal mis en cause, lors des passages devant le juge d'instruction et à la barre, sont rocambolesques. Pour justifier l'ouverture de tous ses comptes, le prévenu a d'abord expliqué au juge d'instruction qu'il avait assisté de loin à une transaction de grosse quantité de stupéfiants. C'est sous la menace d'un gendarme impliqué qu'il aurait agi auprès des établissements bancaires.
A la barre, le plus jeune des deux frères avoue qu'il a menti, comme lors des premières expertises psychiatriques.
Pour expliquer où est l'argent qui a disparu, le jeune prévenu évoque aussi une virée dans le Var. Son frère l'aurait enterré dans un terrain militaire.
Une escroquerie entraîne une autre escroquerie ?
Comment il a eu cette idée d'histoire de gendarme ? Pourquoi il s'est lancé dans cette escroquerie ? Il est bien difficile de démêler le vrai du faux et d'obtenir des réponses.
« En 2013, on a parlé d'un article dans le journal. Il était question d'une escroquerie. Mon frère m'a dit qu'il voulait faire la même chose, même plus. A la même époque, un crédit lui a été refusé. C'est à partir de là qu'il en a voulu aux banques. » L'explication du grand frère est-elle la bonne ? Le plus âgé, accusé de complicité, assure qu'il n'a jamais cru que son petit frère allait le faire... jusqu'au jour où un armurier est arrivé chez ses parents, très en colère.
Les deux frères condamnés
Finalement, le tribunal a condamné le plus jeune frère à trois ans de prison dont deux avec sursis. Le frère, complice, a pris un an de prison avec sursis.
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