En juin, votre mandat de député européen touchera à sa fin. Quel bilan en dressez-vous ?
Cette mandature a été pourrie par les crises : celle de la faillite de la Grèce, celle des immigrations massives ou encore celle du Brexit. Nous avons mené à bien certaines réformes sur la protection des ressources halieutiques, celle des données privées, des droits d’auteur, des lanceurs d’alerte, etc. L’Europe a un très large domaine d’action. Malheureusement, elle est gouvernée par des textes anachroniques sur les échanges commerciaux, sur l’immigration. On applique des textes qui n’ont plus rien à voir avec le moment.
Une fondation pour la mobilité des apprentis
Pour qui voterez-vous lors de l’élection européenne ?
J’invite tous mes amis centristes à voter pour une liste dont les candidats sont sûrs d’obtenir plus de 5 % des voix. Je soutiens la liste Renaissance et je me réjouis qu’une Mayennaise y figure en position éligible.
Qu’allez-vous faire à la fin de votre vie politique ?
Je vais créer une fondation pour continuer à travailler sur la mobilité des apprentis en Europe. Pour continuer cet Erasmus de l’apprentissage, il faut faire face à un droit du travail qui est différent dans chaque pays d’Europe. L’une des missions de la fondation sera de trouver des consensus sur cette question. Je veux aussi créer un think tank pour réfléchir à l’avenir de la démocratrie.
« Je n'étais pas destiné à la politique »
Quand vous regardez dans le rétroviseur, que retenez-vous de ce parcours politique débuté en 1971 ?
Je n’étais pas destiné à une carrière politique. Mes parents étaient des gens très modestes. Pour eux, la politique était un monde à part. Mais, ils critiquaient toujours le pouvoir en place. Pour être légitime dans la critique, j’ai souhaité m’engager. J’ai créé la JCE à Château-Gontier, je me suis présenté aux élections municipales. On m’a prédit une veste magistrale et j’ai gagné avec 73 % des voix. Le mandat de maire est le plus passionnant. La relation est directe avec la population. Il ne peut pas y avoir de discordance entre le discours et les actes. L’illusionnisme n’a pas sa place dans ce mandat. Aujourd’hui, on prend le risque de mettre en scène toute la vie politique. Cela fait le lit du populisme.
« Il faut être réactif »
Pensiez-vous faire une aussi longue carrière en politique ?
Je ne suis pas un homme de parti, je n’avais pas de plan de carrière. Pour moi, le politique doit être au service du citoyen. Je me suis éveillé à la politique en lisant Teilhard de Chardin. Il avait pris conscience que l’homme peut mettre lui-même un terme à l’humanité. La responsabilité politique ne m’a jamais paru aussi prégnante. Et puis, une carrière politique se joue à peu de choses. C’est comme pour la vie, il faut être attentif à ce qui se passe, être réactif. Quand l’offre se présente, il faut la saisir.
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