Bras écartés, mains sur la barre, tête basse, le prévenu est venu « pour vider son sac ». Cet homme de 36 ans, habitant Andouillé (Mayenne), est du genre nerveux. « Tout ça, ça me bouffe », avoue-t-il.
Il est jugé, lundi 8 juillet 2019, devant le tribunal correctionnel de Laval en comparution immédiate pour des violences intra-familiales.
Le 5 juillet, les gendarmes interviennent à son domicile. Il a frappé l'une des filles de sa concubine. Coups de pied, de poing, il assène des gifles et tire les cheveux.
« Elle m'a regardé d'un air narquois. Je lui en ai collé une », explique-t-il.
Depuis juillet 2017, il vit avec une mère de six enfants. Lui s'occupe des enfants, elle travaille. Après enquête, les forces de l'ordre découvrent que toute la famille est sous le joug du prévenu.
« Vous faîtes régner la terreur », indique la présidente Clothilde Ribet. Sa conjointe a déjà pris des coups de tête dès l'été 2017, des coups de casserole pour une tartiflette renversée en 2018.
Les enfants aussi subissent sa violence. Deux semaines avant son interpellation, il a frappé et tenté d'étrangler l'une de ses belles-filles, punition pour des résultats scolaires décevants.
« Ce sont des méthodes éducatives très violentes », lance la présidente.
« Je sais, ce n'est pas normal. Il y a un problème chez moi. Il faut qu'on m'aide. J'ai déjà vu un médecin mais ça n'a rien donné », complète le prévenu, très prolixe.
« Les violences intra-familiales remplissent nos lundis de comparution immédiate en Mayenne. Faut-il le rappeler, 75 femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints cette année en France. Il impose sa mauvaise humeur à cette famille, et se comporte comme un tyran », rappelle le substitut du procureur Nicolas Cré le Carpentier.
Il demande 16 mois de prison dont huit avec sursis pour le prévenu, avec mandat de dépôt.
Maître Robert, l'avocat du prévenu, aura beau rappeler qu'il « n'a jamais été condamné à de la prison. Il a déjà été poursuivi pour des violences, et a écopé de jours amendes. On peut lui adresser un dernier avertissement. »
Il complète : « Mon client ne justifie pas ses faits. Au contraire, il reconnaît tout. Ses violences sont inadmissibles. »
Malgré tout, le tribunal le condamnera à douze mois de prison dont six avec sursis, assortis d'un mandat de dépôt.
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