Sa première grande aventure l’a conduit de l’écluse de Port Rhingeard à Saint-Jacques-de-Compostelle en 69 jours. Deux ans plus tard, il a repris son bâton de pèlerin et, toujours seul, a relié Canterbury à Rome en passant par le col du Grand-Saint-Bernard.
« Ne compter que sur moi »
Tout jeune déjà, le Parnéen était passionné par la marche. Toutes les occasions étaient bonnes pour Philippe Duchemin pour accompagner son père, son oncle ou son grand-père à la chasse, en effectuant des promenades en montagne avec sa famille. Il a effectué ses premières randonnées en Bretagne, avec les pèlerins.
« A 63 ans, il fallait que je me prouve que j’étais encore capable de marcher sur de grandes distances, en ne comptant que sur moi. C’est ainsi que j’ai commencé à marcher, en partant de chez moi, sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en empruntant la voie de Tours.
« J'aime faire des rencontres »
« Contrairement à ce que l’on peut penser, je marche seul parce que j’aime faire des rencontres. A deux on rencontre encore des gens, mais à trois on ne rencontre plus personne. D’autre part je n’aime pas être assisté et je veux être responsable de mon chemin. Si je me trompe c’est moi le responsable, si je ne veux plus marcher c’est moi qui me suis arrêté et non un autre que j’attendrai ou qui m’obligera à continuer. On côtoie toujours quelqu’un pourvu qu’on le regarde et le considère avec bienveillance ». L’important est l’histoire que l’on a partagée avec toutes ces personnes et comment elles vous ont changé. Parfois ce sont des gens que je n’ai connus que cinq minutes au détour de mon chemin, et dont le visage reste encore présent aujourd’hui. »
« M’enrichir au rythme de mes pas »
Le marcheur parnéen ne pense pas être un pèlerin au sens premier du terme : « Le pèlerin est un croyant qui effectue un voyage vers un lieu de dévotion, vers un endroit tenu pour sacré selon sa religion. Je ne chemine pas comme un pèlerin mais comme un “touriste pédestre”. Je veux rencontrer, comprendre, admirer et m’enrichir intérieurement à la vitesse de mes pas. Cette vitesse à mes yeux est la seule qui me permette d’appréhender et de comprendre le monde où je vis. Je marche aussi pour ceux qui ne peuvent pas, pour ceux qui m’ont quitté et que je n’ai pas eu le temps de revoir. Oui, je pense très fort à eux et en ce sens je suis peut-être un peu pèlerin. »
Philippe Duchemin a écrit deux livres : Du chemin de Saint-Jacques et Del Camino a Roma.
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