Coup dur pour le monde agricole. Cette année, le maïs est sérieusement impacté par la sécheresse.
« J’ai quarante ans d’expérience et je ne me rappelle pas avoir vu un maïs aussi pauvre. Sa taille est correcte mais au niveau du grain, c’est catastrophique. Il faudrait qu’il tombe 40 millimètres de pluie d’ici cette semaine. Mais on n’en annonce pas plus de deux », s’alarme Alain Bélouard, éleveur à Saint-Martin-du-Limet, près de Renazé.
Pas assez de pluie depuis le mois de juin
Cette situation est le résultat de l’absence de pluies depuis le mois de juin et de la canicule. « Le déficit hydrique est l’un des plus sévères recensé sur les trente dernières années. Il a été accompagné de fortes températures ce qui rend son impact plus important », explique Roland Favory, conseiller d’entreprises à la Chambre d’agriculture de la Mayenne.
Pour les agriculteurs, la sécheresse s’ajoute à une situation économique fragile. « On a l’habitude d’être à la merci des évènements et des sécheresses. Mais elle ne devait surtout pas arriver à ce moment là. Ça se rajoute à une conjoncture économique difficile avec trois années de disette des prix agricoles », explique Alain Bélouard.
Le sud du département plus touché
Les quelques pluies orageuses de fin juillet ont soulagé certains éleveurs mais les cumuls varient sur le territoire. « Certains commencent à s’inquiéter tandis que pour d’autres tout va bien. La situation est un peu plus critique dans le sud de la Mayenne », affirme Roland Favory.
Selon Alain Bélouard cependant, c’est du pareil au même sur l’ensemble du département. « La sécheresse est moins voyante dans les terres plus profondes. Le maïs paraît plus beau. Mais le nord est plus élevé en chargement d’animaux donc au final cela revient au même », explique-t-il.
"Le stade critique est dépassé"
Agriculteurs et éleveurs commencent donc à chercher des solutions. « Je peux compléter l’alimentation de mes bovins avec de l’orge ou du seigle mais j’envisage d’acheter du mais provenant d’autres parcelles. J’ai déjà pris contact avec d’autres agriculteurs. On peut aussi s’attendre à une purge au niveau des étables », déclare l’éleveur.
Roland Favory souhaite tout de même relativiser la situation : « Le stade critique est dépassé. On doit s’attendre à une récolte de maïs moins importante mais 2019 a été une très bonne année pour le blé. Le plus important est de s’adapter pour pallier les aléas. Ce n’est pas la première sécheresse et ce ne sera surement pas la dernière. »
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