Un cadavre de bovin qui témoigne d’une « lente agonie », une quinzaine d’animaux en état de « misère physiologique », des abreuvoirs « vides et sales »…
C’est le triste tableau peint le 21 janvier 2019 par une vétérinaire mandatée par les services de l’Etat. Ce jour-là, elle découvre un troupeau en grande souffrance à Saint-Mars-sur-la-Futaie et à Saint-Berthevin-la-Tannière. Sa conclusion est sans équivoque :
« L’exploitant doit penser à une reconversion professionnelle et à arrêter l’élevage. »
Six mois plus tard, l’éleveur âgé de 49 ans se retrouve devant le tribunal correctionnel de Laval. Son cheptel de 112 bovins a été saisi par les services de l’Etat en mai dernier.
Une décision motivée pour mettre fin à une situation qui dure depuis des années. « Les premières plaintes remontent à 2003 », rappelle la responsable du service santé et protection animales de la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations).
Lire aussi : Mayenne : 49 bovins saisis dans une exploitation agricole à Saint-Berthevin-la-Tannière
En 2009, les services de l’Etat relevaient déjà la présence d’animaux enterrés sur place, de vaches mortes en salle de traite. « Quand je sortais de ma voiture, à l’odeur, je savais qu’il y avait des cadavres », témoigne la technicienne.
« Des gens en capuche se sont introduits dans mes champs »
A la barre, l’agriculteur fait preuve de déni. Selon lui, les services vétérinaires ne prendraient pas les « bonnes photos », ses voisins qui ont donné l’alerte convoiteraient ses terrains. « Il y a des morts inexpliquées, des gens en capuche se sont introduits dans mes champs », certifie l’exploitant.
Lire aussi : Saint-Berthevin-la-Tannière : l'exploitant déjà condamné pour des maltraitances
L’homme se dit malheureux depuis la saisie de son troupeau. « On me jette des cailloux, je ne sais plus où me mettre. Ça me fait trop mal. L’élevage, c’est comme un de mes membres », confie l’agriculteur, qui aimerait récupérer ses vaches pour les revendre.
« Il est condamné à une mort professionnelle »
« A 50 ans, il va se retrouver sans capital, sans exploitation, sans rien. Il est condamné à une mort professionnelle », regrette Me Camille Robert, avocat de la défense.
« Sa vie, c'est élever des animaux. Mais il y a cette fierté qui l’empêche de reconnaître les infractions », estime le substitut du procureur Franck Burstert, qui demande que le cheptel reste confisqué.
Lire aussi : Près de Mayenne, le conducteur d'un tracteur se noie après être tombé dans un plan d'eau
Le tribunal décide de suivre les réquisitions du Parquet. « Nous ne pouvons pas vous redonner la responsabilité des animaux, même le temps de les revendre », adresse au prévenu la présidente du tribunal Sabine Orsel.
L’homme est aussi condamné à payer des d’amendes et à indemniser la Fondation Brigitte Bardot et l'Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.