Un samedi matin, dans son bureau de l’Elysée, Jacques Chirac appelle l’un de ses photographes, le Lavallois Arnaud Roiné.
« Nous étions là, tous les deux, à genoux, pour prendre des clichés des objets de sa grande collection des arts premiers. Il classait ensuite ses photos et les gardait », se remémore le photographe de 46 ans.
Des petits moments d’intimité comme celui-ci avec le président Chirac, Arnaud Roiné en a connu beaucoup, mais « ne souhaite pas les étaler ».
Photographe officiel de l'Elysée en 2003
Militaire de carrière, Arnaud Roiné est arrivé à l’Elysée « un peu par hasard ». « Je me suis présenté en 1998, avec mon costume neuf et on m’a gardé. » Dans un premier temps, il apporte un soutien technique à l’équipe de Claude Chirac.
En 2003, il devient l’un des quatre photographes officiels du président.
« Je faisais partie du premier cercle, avec son garde du corps et son médecin. J’ai accompagné Jacques Chirac dans ses déplacements, mais aussi dans les nombreuses cérémonies du palais de l’Elysée. »
Le bureau ovale de Washington
« J’étais là au quotidien pour faire des archives aussi bien dans la fonction présidentielle que dans certains moments de sa vie privée », énumère Arnaud Roiné.
De ses déplacements, il gardera longtemps l’image du bureau ovale de Washington, face au président américain.
Les déplacements en Inde, en Chine, les rencontres avec le Dalaï-lama ou le pape sont autant de grands souvenirs.
« Jacques Chirac aimait les déplacements en province. Il pouvait y rester des semaines », admet-il.
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Un bon vivant
De l’homme, il se souvient de « quelqu’un de très naturel, comme Bernadette et Claude. Il était exigeant et perfectionniste ».
« Jacques Chirac faisait attention à tout le monde. Je ne me souviens pas d’un seul coup de colère en dix ans à ses côtés. C’était un bon vivant. Il aimait discuter. Combien de fois il s’est arrêté pour parler un quart d’heure avec une tête connue. »
A la fin du mandat présidentiel de Jacques Chirac, Arnaud Roiné reste à l’Elysée. Il y exercera jusqu’en 2008. Il conserve dans un premier temps des contacts avec le président.
« A son époque, je travaillais dans une équipe où régnait une énorme bienveillance. Au début, Jacques Chirac nous invitait une à deux fois l’année. Et puis, tout le monde a repris sa vie, ses différents projets », constate-t-il.
Prévenu par un ami
Arnaud Roiné a appris la mort du président « par le message d’un ami qui me présentait ses condoléances ».
Forcément, la disparition de Jacques Chirac lui a fait un pincement au cœur.
« Comme beaucoup, je suis nostalgique »
« Comme beaucoup, je suis nostalgique. J’ai des souvenirs sans doute plus proches et plus intimes que de nombreux Français. »
« Un ancien collègue me donnait des nouvelles de Jacques Chirac. Ces dernières années, il était particulièrement malade, souffrait. Sa disparition est aussi une sorte de soulagement », termine-t-il.
Des dernières années de Jacques Chirac, Arnaud Roiné ne conserve rien. Lui se souvient de ce petit samedi matin, où un président lui a parlé comme à un ami de sa grande passion pour les arts premiers.
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