« Je voulais juste me simplifier la vie. » Patrick Chaudet, 65 ans, est atteint de sclérose en plaques depuis 1993. Faute de trouver un logement adapté à son handicap, c’est à Parné-sur-Roc (Mayenne) qu’il décide de faire construire sa maison, dans un lotissement, en 2006.
Pour entretenir sa pelouse, il a pu, « au début, utiliser une tondeuse auto-portée ». Ce qui a fini par lui devenir impossible. Aujourd’hui, l’évolution de la maladie fait qu’il se déplace en fauteuil roulant.
« On m’a dit que ça apportait de la mauvaise odeur »
“Ecolo“, ce Mayennais originaire de Cossé-le-Vivien a alors acheté deux brebis d’Ouessant. « On les a eues toutes bébés, raconte celui qui fut concepteur en architecture pendant trente ans. Elles travaillaient bien, cela permettait aussi d’entretenir la haie sur un mètre de hauteur. Mais le voisinage a commencé à se plaindre... »
Selon Patrick Chaudet, on lui a reproché que « la présence des brebis apportait de la mauvaise odeur, que ça attirait les insectes, que ça faisait du bruit ». Or, il précise : « Elles étaient parfaitement entretenues, tondues tous les ans. Et puis elles m’appelaient seulement le matin, pour avoir leurs granulés. »
« J’ai fait de la résistance. Selon moi, je n’étais pas hors la loi »
Depuis 2015, le maire de la commune, Daniel Guérin, lui demandait de se séparer de ses deux animaux. « J’ai fait de la résistance, explique Patrick Chaudet. Selon moi, je n’étais pas hors la loi. J’ai aussi des poules pour les œufs. Je me demande bien quand est-ce qu’on me demandera de les enlever... »
Sa femme ajoute : « De toute manière, c’est une commune où il n’est pas facile de vivre... Imaginez, il est limite demandé de tenir les chiens et les chats en laisse dans la rue... »
Il y a peu, le Parnéen a dû céder, après une nouvelle lettre du maire. « J’en avais marre de recevoir des recommandés de sa part. Mon fils est venu chercher les brebis pour les emmener au parc animalier de l’Arche Desnoe, à Saint-Berthevin. »
Une aide financière
Lui et sa femme regrettent que « le voisinage n’ait pas été plus compréhensif. Comment est-ce possible de ne pas vouloir, au contraire, faire en sorte d’aider quelqu’un qui est handicapé ? » Patrick Chaudet devrait normalement recevoir une aide financière pour l’entretien de son jardin. « J’ai fait faire des devis. Mais en attendant, j’ai l’impression de déranger alors que je demande juste à vivre normalement. »
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