Depuis le début de l’année scolaire, le collège Francis Lallart de Gorron mène une expérimentation avec les élèves de 6e. « J’ai suivi une formation sur la persévérance scolaire. Je pense que pour ne pas décrocher, un élève doit se sentir bien dans sa peau et dans son établissement », explique Laure David, conseillère principale d’éducation (CPE) du collège.
Communiquer pour comprendre comment chacun réagit
Chacun sait que l’année de 6e est une année de transition où il est parfois difficile de trouver sa place. « Quand les élèves arrivent en 6e, il peut y avoir des bousculades, des mots blessants, du chahut... Certains en rigolent, d’autres non. Ils ne sont pas tous constitués du même bois, et c’est ce que nous tentons de leur apprendre. Certains sont plus émotifs que d’autres et pour avancer sans conflit, mieux vaut communiquer pour comprendre comment chacun réagit. Nous sommes plus dans la discussion, la communication. »
Une première journée a été consacrée à l’apprentissage des compétences psycho-sociales, à savoir l’aptitude d’une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l’occasion des relations entretenues avec les autres. « Les élèves ont appris à se connaître eux-mêmes et à connaître leurs camarades en disant ce qu’ils aimaient ou n’aimaient pas et pourquoi, à travers des ateliers et des jeux. On a beaucoup parlé des émotions. L’après-midi a été consacré au message jeu. Dans une situation donnée, le jeune explique ce qu’il a ressenti et ce qui l’a poussé à réagir de telle ou telle manière. Cela permet de se comprendre et de chercher ensemble une solution pour éviter d’aller au conflit », insiste Laure David, convaincue que de la même manière qu’on apprend les maths, on doit apprendre à vivre ensemble.
Désamorcer les conflits devient plus facile
A l’heure des réseaux sociaux, et de la toute puissance que pensent ressentir certains derrière leurs écrans, « les relations entre les jeunes se sont dégradées. Ils ne se rendent pas compte du mal qu’ils peuvent faire ! Nous avons la chance d’être dans un petit établissement, cela nous permet de repérer assez vite les problèmes. Et depuis que nous avons lancé cette expérimentation, j’ai un meilleur rapport avec les 6e. C’est plus facile de désamorcer les conflits. On est plus à l’écoute. On se pose, on en parle et ils ressortent apaisés. J’espère à terme que cette expérience bénéficiera à tous. »
De nouveaux ateliers seront proposés après les vacances, notamment autour de la rumeur. Mais déjà, la CPE planche sur le climat scolaire pour « savoir comment vont les élèves ». A travers une cartographie de l’établissement, elle leur a demandé de désigner les endroits qu’ils aiment ou n’aiment pas. « Le but est d’amorcer la communication et la solidarité entre les élèves. Chacun va devoir s’interroger sur comment faire pour que ses camarades se sentent mieux dans une zone. Plus les jeunes iront bien, mieux ça se passera pour les apprentissages. Un conflit sur la cour a forcément des répercussions en classe », conclut la CPE qui veut croire en la prévention plus que dans la sanction.
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