Un gendarme, qui était en fonction en 2016 et 2017 à Pré-en-Pail, a été reconnu coupable d'agressions sexuelles par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction.
Visites de courtoisie
En 2016, une femme se présente à la gendarmerie de Pré-en-Pail dans le but d’obtenir des conseils afin de se séparer d’un conjoint violent. Elle est reçue par un gendarme qui lui indique avec bienveillance les démarches à suivre. Le gendarme et un de ses collègues se seraient ensuite présentés chez la plaignante. « Une simple visite de courtoisie pour prendre des nouvelles et boire un café », indique l’homme à la barre. Agé de la cinquantaine, il est placé sous contrôle judiciaire, suspendu de ses fonctions dans une gendarmerie de Loire-Atlantique, où il a été muté depuis les faits.
En uniforme avec la voiture de service
Les faits en question : à deux reprises, le gendarme se serait rendu seul, en uniforme et en voiture de service chez la victime, dans une commune voisine de Pré-en-Pail. Il lui aurait touché la poitrine et tenté de l’embrasser.
« Je n’ai jamais rien consenti. Il m’a serrée tellement fort », raconte la victime.
La deuxième fois, il aurait passé la main sous sa robe. N’osant se plaindre à la gendarmerie, la femme écrit au Parquet de Laval.
Une enquête interne
Le procureur diligente une enquête, qui est assurée par la gendarmerie. La présidente du tribunal bondit en lisant le procès verbal d’audition : « N’étiez-vous pas habillée de manière provocante ? », a-t-il été demandé à la plaignante. Le gendarme est considéré comme un bon collègue et une première enquête de l’inspection des services de la gendarmerie classe l’affaire sans suite.
Pourtant, le dossier n’est pas refermé et les enquêteurs retournent interroger les gendarmes de Pré-en-Pail. Les hommes seulement. Une gendarme s’interroge : « Quest-ce qui se passe, pourquoi on ne nous demande rien ? »
Rondes vers les carrières
Les enquêteurs lui expliquent de quoi il retourne.
« Ah, ça ne m’étonne pas, à moi aussi il m’a touché la poitrine. Et une jeune collègue a elle aussi été embêtée ! »
On interroge la jeune collègue qui raconte les rondes en compagnie du prévenu, en 2011, dont l’itinéraire passait par les carrières d’Averton, désertes. Elle évoque les mains baladeuses, à l’époque où le gilet pare-balles n’était pas obligatoire.
Une plaidoirie qui ne convainc pas le tribunal
A la barre, la victime de 2016 témoigne :
« La gendarmerie est censée inspirer la sécurité. Moi, quand je voyais une voiture bleu foncé, j’étais prise de panique. »
Agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction, c’est le chef d’accusation retenu contre le gendarme, lequel n’est cependant pas poursuivi pour l’instant pour les faits concernant ses collègues. L’avocat de la défense tentera de démontrer le consentement de la victime. « Pourquoi la plaignante a-t-elle ouvert à son prétendu agresseur si elle en avait peur ? »
Un an de prison avec sursis
Mais la plaidoirie ne convaincra pas le tribunal de Laval qui condamne le gendarme à un an de prison avec sursis, interdiction d’exercer la profession de gendarme pendant cinq ans, inscription au fichier des délinquants sexuels, et à 3 000 euros de réparation de préjudice moral.
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