"Je ne réalise pas encore, mais je sais que le 22 mai, ça va être dur", confie Manon. Ce jour-là, la jeune femme devait dire oui à Jean-Charles devant leurs familles et amis. Un mariage que le couple de Ruillé-Froid-Fonds (Mayenne) prépare depuis de longs mois. "Jusqu’à la semaine dernière, on était confiants."
Mais en voyant la tournure des événements et les mesures de confinement en raison de l'épidémie de coronavirus, les futurs mariés ont décidé de prendre les devants.
"Avec la fermeture des entreprises, on a eu peur de ne pas avoir tout en temps et en heure : ma robe n’est pas terminée et les retouches sur le costume de Jean-Charles ne sont pas faites. On sait que c’était plus sage de reporter."
Du 22 mais 2020 au 17 juillet... 2021 !
Commence alors le ballet des appels aux prestataires. "C’est déjà compliqué d’organiser un mariage, alors le désorganiser pour le réorganiser", ironise Manon qui commence par contacter le lieu de réception.
Les gérants nous ont proposés des dates cet hiver mais nous préférons aux beaux jours.
Ce sera finalement le 17 juillet 2021. "Tous les autres prestataires nous suivent", se rassure Manon, qui s’attelle maintenant à refaire les invitations. "Il faudra aussi revoir les tenues de nos trois enfants car ils auront grandi !"
"Ça s'est joué à pas grand-chose !"
Pour Lucile et Yoan, « ça s’est joué à pas grand-chose ». Le jeune couple de Bazougers devait passer devant le maire la semaine prochaine, « samedi 4 avril », précise Yoan.
En cette période attendue comme le pic de l’épidémie, les futurs mariés n’ont pas eu d’autre choix que de reporter la cérémonie. « Dès lundi 16 mars, après le discours du président on a appelé les propriétaires du château de Lattay, à Andouillé, pour qu’ils nous proposent une nouvelle date. » Ils s’accordent sur le samedi 3 octobre 2020.
Refaire graver les alliances
"Le lendemain on a téléphoné au traiteur, à la décoratrice, au DJ et au prêtre pour savoir si ça leur convenait", poursuit le futur marié, qui souhaitait cependant maintenir le mariage civil en petit comité. "Le maire a refusé", confie Yoan.
Au début on a accusé le coup, mais on se dit que c’est pour la santé de nos familles et que ce n’est que six mois de plus.
Pour éviter les frais supplémentaires, le couple a créé un site web pour prévenir les invités. "Il ne nous reste plus qu’à refaire graver les alliances à la bonne date !"
Coup dur (aussi) pour les professionnels Si c’est le casse-tête du côté des futurs mariés, ces annulations chamboulent aussi la saison pour les professionnels. « Avril arrive normalement comme une bouffée d’oxygène pour notre trésorerie », confie Karine Mongondry, décoratrice à Meslay-du-Maine. Pour Bertrand Boulier, restaurateur à Neau, l’enjeu est de ne pas perdre ses clients. « Si on doit faire deux mariages le même week-end, on fera ce qu’il faut, on embauchera du monde. »
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