Alors que ses salariés vont retourner au travail ce lundi, cette petite entreprise de menuiserie installée à Bonchamp-lès-Laval en Mayenne est en plein doute.
C'est vrai qu'entre les invitations à continuer le travail et les appels appuyés à rester confiner, les entreprises du bâtiment ont de quoi s'y perdre.
Ne pas mettre les gars en danger
Cette entreprise avait mis ses deux salariés et ses deux apprentis à l’arrêt le mercredi 18 mars. « On a fini un chantier qui était urgent pour ne pas laisser des clients en galère. On pensait avoir droit au chômage partiel, explique le gérant, Martial Gauteur. Les fournisseurs arrêtaient, comme ARB. L’idée, c’était de ne pas mettre les gars en danger. Ils ne sont habituellement pas seuls dans leur voiture. Et le vestiaire est petit, c’est impossible de respecter un mètre entre chacun. La plupart des travaux se font aussi à deux, en raison des charges lourdes. On est responsable. Si les gars se retrouvent malades, c’est notre responsabilité qui est engagée. »
Une semaine de congés
Mais le discours de Muriel Pénicaud a jeté encore plus le trouble. « En fait, j’ai commencé à douter dès lundi avec le discours du président de la République qui disait qu’il fallait continuer à travailler. Mais, là, clairement, je ne crois plus trop au chômage partiel. »
La semaine dernière, l’entreprise de menuiserie est restée fermée. « Les gars ont été d’accord de poser une semaine de congés. Ils avaient prévu d’en prendre en avril. »
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Quelques chantiers où ils peuvent intervenir seul
Mais cette semaine, l’entreprise va rouvrir. Elle va aménager les vestiaires. Et les ouvriers se déplaceront seuls dans leur camionnette. Mais pas pour aller sur des chantiers comme à Bonchamp où plusieurs professionnels doivent se côtoyer.
« J’ai appelé des clients pour savoir s’ils acceptaient qu’on intervienne chez eux, explique Martial. J’ai eu un non catégorique de la part d'un. D’autres m’ont dit OK, dans la mesure où il n’y aura qu’un seul gars sur le chantier et qu’il interviendra dans une pièce qui n’est pas utilisée. Si je reprends, c’est en toute sécurité. »
Ça ne pourra pas durer un mois
Mais Martial a bien conscience que ces chantiers ne l’emmèneront pas bien loin, malgré les reports de charges et les aides de la banque pour reporter les prêts.
« Heureusement, on a quelques chantiers sans trop de contraintes. Mais si nous ne touchons pas le chômage partiel, on ne tiendra pas des semaines. Ça ne pourra pas durer un mois. »
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