Julien Deiss, 28 ans, a signé à l’ES Bonchamp pétanque en début d’année pour être le partenaire du jeune champion du monde Flavien Sauvage. A Strasbourg, où il réside, il a été hospitalisé pour être soigné du coronavirus. Nous l’avons contacté le mardi 7 avril 2020, la veille de sa sortie.
Quand avez-vous ressenti les premiers symptômes ?
J’ai ressenti les premiers symptômes le jeudi 19 mars 2020. J’avais mal à la tête, à la gorge, des courbatures et de la fièvre. Puis la semaine d’après, celle du 26 mars, ça n’allait pas mieux. Mon médecin traitant a décidé de me faire une radio des poumons en urgence et depuis je suis hospitalisé.
Comment s’est passée votre hospitalisation ?
J’étais à l’hôpital Rhena à Strasbourg. C’était la catastrophe, je ne m’y sentais pas bien. J’avais de plus en plus besoin d’oxygène, je toussais beaucoup. Sans compter la fièvre tous les jours. Il a même été question qu’on me mette en réanimation.
J’avais une carence de potassium. J’ai eu beaucoup de comprimés, je ne saurais pas dire tout ce qu’on m’a donné, si ce n’est de la chloroquine. On m’a régulièrement fait des prises de sang, et aussi un électrocardiogramme. Il fallait que je reste à jeun, je n’ai rien mangé pendant cinq jours.
Le lundi 6 avril, j’ai été transféré à l’hôpital de Haguenau, dans la même chambre que mon père, lui aussi touché. Ça a été un soulagement de ne plus être seul. Je broyais du noir toute la journée. Avec mon père, on est à peu près au même stade de la maladie (entretien réalisé le mardi 7 avril, NDLR). Le médecin doit confirmer notre départ demain ou jeudi (il est finalement sorti le mercredi 8 avril, NDLR). Là ça va beaucoup mieux. Je peux respirer sans aide. Je reste un peu faible physiquement, j’ai perdu 12 kg.
Comment avez-vous vécu cette épreuve ?
Je ne le souhaiterais pas à mon pire ennemi. C’est très très dur moralement. Les fièvres sont violentes. Souvent j’ai imaginé le pire… Je pense avoir gagné un vrai combat.
Quelle est la première chose que vous ferez à votre sortie ?
Je vais lever les bras au ciel et faire un gros câlin à ma copine qui a été très précieuse durant ces trois semaines. J’aimerais remercier le club de l’ES Bonchamp pour le soutien : je ne les connais pas très bien mais nul doute que ce sont des personnes formidables. J’ai hâte de taper la boule avec eux.
Philippe Laprey est l’un des deux co-présidents de l’ES Bonchamp pétanque : « Nous avons, au niveau du club, été très touchés et attristés par ce que Julien a traversé. C’est une personne très appréciée depuis son arrivée en début d’année. Quand on m’a fait part qu’ils le mettraient peut-être dans le coma, ça a été douloureux. Tout le club l’a soutenu, on a voulu lui remonter le moral. Cette initiative était sincère et pure. Le club est une belle famille. »
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