Au quotidien, Manuella Devaux, assistante maternelle, prend soin de quatre enfants de moins de 3 ans, et plus ponctuellement en accueille deux autres. Avec le confinement, seule une petite fille est restée auprès de sa maman passée en télétravail. «J’accueille des enfants de soignants ou de commerçants. Je n’ai pas pris facilement la décision de poursuivre mon activité. On a commencé la crise en nous disant que les enfants étaient vecteurs du virus. Je ne savais pas dans quoi je m’engageais. J’en ai beaucoup discuté avec mon mari qui, lui, est en télétravail et fait des visioconférences régulièrement. Il a fallu l’expliquer à mes enfants qui ne comprenaient pas forcément pourquoi nous devrions continuer à accueillir des gens à la maison alors que le Gouvernement nous demandait de limiter les contacts… »
La toilette au travers de jeux
Une fois la décision de poursuivre prise, il a fallu revoir certaines habitudes. « On fait au mieux pour l’hygiène mais, avec des bébés, c’est compliqué. Ils ont très vite ressenti mon stress. Il a fallu apaiser les choses. Aujourd’hui, je prends le temps de les installer, et après ils font leur toilette au travers de jeux. On fait beaucoup d’activités avec de l’eau. On fait les bains des animaux en plastique en ajoutant de la mousse, on lave la dînette. Parfois, on fait de la peinture sur la terrasse à même le sol… Ce sont des activités de circonstance », explique l’assistante maternelle qui regrette avoir dû supprimer certains jeux car trop contraignants à nettoyer. « Avant le Covid, les enfants avaient une étagère d’activités sur laquelle chacun choisissait ce qu’il voulait faire. Maintenant, on fait au compte-gouttes. J’espère reprendre progressivement car j’ai l’impression de ne pas faire mon métier. »
Distanciation difficile
Parmi les gestes barrière, le Gouvernement recommande de garder une distance d’1,5 mètre entre chaque personne. « Quand j’ai quatre enfants en même temps, il est difficile de maintenir la distanciation. Les enfants n’ont qu’une envie : être les uns avec les autres. Je ne vois pas comment ils vont pouvoir faire dans les écoles... »
L’assistante maternelle qui dépend du Conseil départemental, à travers la Protection maternelle et infantile, regrette de ne pas avoir reçu de conseils de la part de cette structure. « Personne ne s’est occupé de nous, hormis le Ram de Mayenne communauté qui m’a téléphoné pour savoir comment je gérais. Nous n’avons pas eu de masques ou de gel. Je ne les incrimine pas mais nous n’avons pas été informés. »
Planning compliqué
Manuella Devaux avait l’habitude de demander aux parents leur emploi du temps un mois à l’avance pour prévoir son planning. « Aujourd’hui, les parents n’ont pas de visibilité sur leur planning alors je m’adapte. Je connais mon emploi du temps à peine une semaine à l’avance. »
L’assistante maternelle, qui va devoir dire au revoir à certains de « ses enfants » qui rentreront à l’école en septembre, doit pouvoir prendre contact avec de nouvelles familles. « J’ai des demandes de familles mais je ne peux pas les recevoir. On se rencontre en visio mais ce n’est pas la même chose qu’une rencontre en face-à-face sur site. » Une situation qui va peut-être pouvoir évoluer après le 11 mai.
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