Retour sur la rentrée avec le témoignage de professeurs en Mayenne.
« Cette première journée s'est mieux passée que je l'imaginais », confie, soulagé, Yannick Arcanger. Enseignant dans une classe de CE1-CE2 à Larchamp, dans le Nord-Mayenne, il a retrouvé dix de ses 29 élèves mardi 12 mai.
« Certains sont arrivés inquiets mais nous avons pris le temps de discuter de la situation. »
Car pour les écoliers, pas évident de retrouver le maître ou la maîtresse avec un masque sur le visage, d'avoir le réflexe de se laver les mains plusieurs fois par jour et surtout de garder ses distances avec les copains. « C'est clair qu'il faut oublier l'école d'avant », assure Yannick Arcanger.
"Nous ne faisons pas réellement notre métier"
Un avis partagé par Philippe Roullier, directeur de l'école publique de Gorron. « Vu les contraintes imposées, la journée est plutôt réussie, mais nous ne faisons pas réellement notre métier, analyse-t-il. Les figures imposées nous obligent à nous restreindre dans notre pédagogie : c'est frustrant. »
Concernant les gestes barrières, « pour les plus grands, ils ont bien été respectés dans l'ensemble, mais pour les CP, c'est plus délicat », poursuit le directeur.
« Le lavage des mains est chronophage », confirme Mathilde Battais, enseignante à l'école publique de Saint-Hilaire-du-Maine, qui reste confiante pour la fin d'année. « Avec mes collègues on était prêtes et on a trouvé cette première journée encourageante. »
« La distanciation, ce n'est pas tenable pour les tout-petits »
Pour Laurence Bonsergent, enseignante à Chailland, le bilan est plus mitigé. Elle a accueilli quatre élèves de CP et trois petite et moyenne sections (les enfants prioritaires).
« Pour les tout-petits, la distanciation n'est pas tenable. Ça leur demande une maîtrise d'eux-mêmes qu'ils n'ont pas encore, explique l'enseignante. Faire la classe comme ça, c'est contre-nature : pour apprendre, ils ont besoin de manipuler et surtout d'être avec les autres. »
Les gestes barrières en chansons
Comme ses collègues, elle a dû innover. « Pour expliquer les gestes barrières, on passe par des comptines et des chansons. » Pour les manipulations, elle a mis en place une boîte avec des jeux pour chaque élève, car plus question de se prêter du matériel. En motricité, avec Isabelle, qui s'occupe des grandes sections, elle a créé un parcours individuel. « Cela leur permet de se dépenser après être restés assis à leur table. »
Sur la cour, Yannick Arcanger, lui, a réfléchi à des jeux avec ses élèves. « On a listé ceux qui étaient autorisés : le cache-cache, 1,2,3 soleil... »
"Nous sommes contents de retrouver nos élèves"
Une rentrée en demi-teinte. « Malgré les difficultés, je suis contente de cette première journée, confie Isabelle. Je n'ai pas senti les enfants stressés. Je pense qu'ils avaient été bien briefés par les parents. » « Les élèves de CP étaient vraiment contents de se revoir, ça fait plaisir », ajoute Laurence Bonsergent. « Et nous, nous sommes contents de retrouver nos élèves », confirme Mathilde Battais.
Des enseignants qui devront désormais jongler avec ces nouvelles habitudes en classe, sans oublier les élèves ayant fait le choix de rester chez eux.
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