Au camping de Coupeau, à Saint-Berthevin (Mayenne), un seul camping-car au milieu des 31 emplacements. Au restaurant Le Moulin de Coupeau, la terrasse est fermée et 25 couverts ont dû être supprimés en salle. La crise sanitaire a apporté son lot de désagréments ; la pluie du mois de juin n’arrange rien.
Franck Destais attaque sa quatrième saison en tant qu’agent d’accueil au camping de Coupeau. Habituellement ouvert d’avril à septembre, l’endroit n’accueille ses premiers clients que depuis le week-end dernier. Pour l’instant, les 31 emplacements sonnent creux…
"La météo entre vraiment en jeu"
"Les venues de groupes scolaires ont évidemment été annulées. Et sans le soleil, les ouvriers préfèrent aller à l’hôtel plutôt que planter leurs tentes…", indique Franck Destais, qui voit aussi une autre source d’inquiétude : "La clientèle est normalement composée de 30 à 40 % d’étrangers, ça aura certainement un impact. Mais on espère la venue de gens du coin. En Mayenne, il y a matière pour le tourisme vert."
La piscine municipale, située non loin, est encore fermée pour quelques jours. Ça non plus, ça n’aide pas. Franck Destais constate :
"Sur les 15 premiers jours de réouverture, c’est calme. La météo entre vraiment en jeu. Mais il y a un frémissement pour juillet et août, une recrudescence des réservations, c’est rassurant."
Tout est fait au quotidien pour répondre aux règles sanitaires que la crise implique. Les communs, sanitaires et douches, sont désinfectés deux fois par jour. Un lavabo sur deux a été condamné.
« Rassurer les clients »
Pour pallier du mieux possible au manque de clients, le camping, labellisé Accueil vélo et Tourisme et handicap, prolongera exceptionnellement sa saison jusqu’au dimanche 18 octobre. Franck Destais se veut "optimiste". "Nous allons avoir un bel été."
En contrebas, le restaurant Le Moulin de Coupeau peine aussi à retrouver le rythme estival des années passées. La vente à emporter, lancée durant le confinement, est maintenue. En salle, 25 couverts sur 65 ont dû être sacrifiés pour respecter les règles de distanciation. Frédéric Petit, le chef, y évolue depuis exactement six ans. Il a trouvé une première solution :
"Nous allons nous faire livrer des parois en carton customisées. Le but est de rassurer les clients, qu’ils aient envie de revenir. Cela va permettre d’ajouter une dizaine de couverts."
Dehors, la terrasse baigne sous la pluie. La mairie a gracieusement autorisé le gérant à l’agrandir pour atteindre une capacité de 65 couverts. Pour l’instant, ça tombe à l’eau… "Les clients se sentent plus rassurés à l’extérieur. Le soleil va donc être la première solution à nos soucis."
Un perte estimée à 85 % le week-end
Car pour l’instant, la reprise n’est pas celle espérée. Les groupes ont annulé leurs réservations. La clientèle est deux fois moins importante que d’habitude. Le week-end, la perte est estimée à 85 %… L’impact financier est "énorme". Frédéric Petit espère vivement une reprise de l’activité, sous peine d’envisager le pire : "Deux personnes sont encore au chômage partiel. Je ne veux pas licencier car c’est dur de retrouver derrière, et l’équipe en place est formée. Ma plus grosse crainte est de devoir me séparer de quelqu’un à cause de la situation."
Franck Destais, du camping, l’assure : "Je vais leur envoyer un maximum de personnes." Les temps sont durs. Au site de Coupeau, ça se serre les coudes.
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