Mardi 16 juin 2020, Olivier Véran, ministre de la Santé, a présenté une nouvelle étape pour les Ehpad qui doivent rendre "au plus tard le 22 juin 2020 des plans de retour progressif à la normale".
En Mayenne, il n'est pas encore possible partout de rendre visite à un proche, hébergé en Ehpad, dans sa chambre.
Fabrice Neveu, directeur des Ehpad de Fougerolles-du-Plessis et de Landivy et directeur par intérim des Ehpad de Juvigné et de La Baconnière, n'a pas attendu et annonce :
la réouverture de nos Ehpad aux familles qui pourront rendre visite à leurs proches jusque dans leurs chambres".
Pour l'Ehpad de La Baconnière, elles devront toutefois attendre lundi 22 juin.
Des règles ont bien sûr été fixées et les sorties à l'extérieur de l'établissement avec les familles ne sont toujours pas autorisées. Dès mardi 16 juin après-midi, "des familles se sont réjouies de rendre visite à leurs proches, dans l'intimité, sans surveillance d'un agent de l'établissement", raconte le directeur.
Souffrance, incompréhension et colère
Une famille de Landivy a même pu accompagner l'entrée d'une nouvelle résidente, Louise Cherel :
« Un véritable cadeau de Noël."
Ce retour en chambre était très attendu :
« Des familles m'ont contacté régulièrement et personnellement, dans la journée, le soir et le week-end, pour m'exprimer leur souffrance, leur colère et leur incompréhension face à cette situation où d'un côté était délivré au sommet de l'Etat un message d'ouverture et d'assouplissement, et d'un autre, au niveau régional, des recommandations de maintien de mesures restrictives. Aujourd'hui, c'est un réel soulagement pour tous de sortir de cette confrontation. »
De nombreuses déceptions suite à des annonces nationales
Le communiqué du ministère de la Santé diffusé au début du mois qui annonçait déjà le retour de visites en chambres avait en effet donné lieu à de nombreuses déceptions.
Ces mesures devaient être définies dans un cadre restrictif de préconisations territoriales. Or, « l'Agence régionale de la Santé (ARS) des Pays de la Loire nous recommandait de rester vigilants face à la circulation encore active du virus sur le territoire. Pour autant, les médecins traitants de notre secteur géographique émettaient des signaux plutôt positifs sur l'absence de cas de Covid depuis plusieurs semaines".
Un dilemne entre liberté et sécurité
A Laval, les Ehpad gérés par le CCAS avaient par exemple fait le choix d'un retour des visites en chambre depuis dix jours. Fabrice Neveu admet que les établissements sont « confrontés à un véritable dilemme entre liberté et sécurité ».
Sans compter que les capacités d'actions peuvent également être limitées "par nos moyens humains et financiers".
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Nombreux débats au sein des Ehpad
Depuis le 11 mai, début du déconfinement, le sujet était à l'origine de nombreux débats au sein des Ehpad.
Nous avons été très bien accompagnés par le Département et l'ARS dans nos décisions. Tous les points de vue ont été écoutés, mais il n'est pas possible de trouver une position unanime sur ce type de problématique. La perception du risque et son acceptabilité sont variables selon les individus. Le rôle du directeur est de prendre les bonnes décisions à un moment donné en tenant compte de l'avis de chacun, à commencer par les résidents, et en respectant la réglementation."
C'est donc "le feu vert politique à la réouverture (ministre et président de la République), le bien-être des résidents et le respect de la volonté des familles qui ont fait preuve d'une grande patience" qui ont motivé la réouverture des établissements dirigés par Fabrice Neveu.
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