Pendant le confinement, une altercation entre un client et un vigile du supermarché d'Ernée s'est traduite par des insultes à caractère raciste. Le tribunal de Laval a prononcé une peine de prison avec sursis.
Les fait se sont déroulés en mars dernier, pendant le confinement. Un homme âgé d'une trentaine d'années se présente un matin au magasin Super U d'Ernée, pour acheter du lait pour sa fille. Dans le sas d'entrée, le vigile spécialement recruté par le magasin dans le cadre du protocole sanitaire contrôle les entrées. Il fait remarquer au client que cette plage horaire est réservée aux personnes fragilisées. Le client affirme qu'il souffre de bronchite asthmatique et qu'il est considéré comme sujet à risque Covid-19. Il propose d'aller chercher dans sa voiture une ordonnance médicale qui l'atteste. Le vigile ne veut pas entendre. Le client profère alors des insultes à caractère raciste, tousse et crache vers le vigile en prétendant qu'il a le Covid.
Appel au directeur du magasin
L'altercation continue sur le parking, avec un autre lot d'insultes du même acabit. Le prévenu téléphone quatre minutes plus tard au directeur du magasin. Lequel a rapporté la teneur des propos :
"J'ai le Covid et je l'ai refilé à votre négro qui n'a pas voulu me laisser entrer, il va en crever", aurait déclaré le prévenu.
Gendarmes et pompiers insultés
La plaque d'immatriculation de son véhicule filmée par les caméras de sécurité permettent aux gendarmes d'Ernée d'identifier l'auteur des faits et de se présenter deux jours plus tard à son domicile. L'homme est placé en garde à vue. Après ses déclarations d'être porteur du virus, il est cantonné en chambre de sûreté. Il insulte et menace les gendarmes, et laisse une quarantaine de crachas dans la pièce. Les pompiers sont appelés pour conduire l'individu à l'hôpital afin de réaliser un test Covid. Le comportement et les propos sont là encore très virulents.
Sanguin, mais pas raciste
Des faits antérieurs évoqués à l'audience dénotent un comportement sanguin, mais l'homme nie être raciste. "J'ai des collègues de couleur et on se serre les coudes au travail. J'ai dit ça énervé. Ça aurait été quelqu'un d'autre c'était pareil".
« Ce sont des injures à caractère racial et ce ne sont pas des propos qui sont neutres, même si on est énervé », affirme l'avocat du vigile qui s'est constitué partie civile.
1000 euros en réparation du préjudice moral
La procureure de la République a confirmé qu'il s'agit là d'injures parfaitement caractérisées et intolérables. Elle a requis dix mois de prison avec sursis, une obligation de soins, une interdiction d'entrer en contact avec la victime et une somme de 1 000 euros en réparation du préjudice moral subi par le vigile. Le tribunal est entré en voie de condamnation à hauteur des réquisitions du ministère public.
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