Retour de tous les élèves et de tous les collégiens à l’école le lundi 22 juin, une sorte de retour à la normale. C’était l’annonce du président de la République. Une décision qui aurait pu être synonyme de simplification du quotidien. Mais cela n’a pas vraiment été le cas.
Des horaires différents
Certains établissements ont par exemple continué à n’accueillir qu’une partie des élèves.
Pour Ronan Chauvin, habitant de Châtillon-sur-Colmont, le problème est autre. Trois de ses quatre enfants retournent à l’école, mais à des horaires différents.
« Le petit qui est en petite section commence à 9h10. A l’origine, il ne devait y aller que le matin mais, finalement, le protocole a été assoupli, il peut y faire la sieste l’après-midi, explique l’agriculteur. Le deuxième, qui a 8 ans, est en CE1. Pour que tout le monde n’arrive pas en même temps, il commence à 9h30. Il va à l’école jusqu’à 16h50. Quant au grand qui est au collège, je l’emmène au car vers 7h30 et je vais le chercher vers 17h30. Mais il n’y va que deux jours par semaine et pas les mêmes jours les deux semaines. »
Des trajets à n'en plus finir
Résultat : des trajets à n’en plus finir et dans lesquels il faut aussi intégrer de déposer la petite dernière de deux ans qui retourne chez la nourrice.
« Il va falloir mettre tout ça sur papier pour s’y retrouver et ne pas être en retard, assurait la veille de la reprise ce papa plutôt sceptique quant à la pertinence d’imposer le retour à l’école à quinze jours des vacances. Les classes virtuelles, c’était bien. Ça se passait pas trop mal. »
Pour les enseignants, « la coupe est pleine »
Pour les enseignants aussi, cette nouvelle organisation a sonné comme une nouvelle charge envers leur métier. « Je n’ai jamais connu un tel dépit chez les collègues », note de son côté Steve Gaudin, syndicaliste Snudi-FO.
« Il est temps que ça se termine. La coupe est pleine et elle était déjà bien remplie, témoigne un enseignant qui assure aussi le poste de directeur. On a vraiment l’impression d’un irrespect pour notre métier. On nous demande des choses au pied levé. »
Impossible d'organiser une fête d'école en quinze jours
Les effets d’annonces l’agacent.
« On dit “Vous pouvez organiser une fête d’école”. Mais en quinze jours, ce n’est pas possible. Il faut arrêter ! On a eu un protocole très lourd, inapplicable. Là, on passe à un protocole qui n’a de protocole que le nom. On ne comprend pas trop. Et on apprend toujours tout au dernier moment. Les textes arrivent la veille pour le lendemain. Mais quand ils ont confiné, ils savaient qu’il y aurait un déconfinement ! Vendredi après-midi, il a fallu remettre les tables, enlever la rubalise. Et c’est compter sans le temps passé en travail administratif, les réunions avec la mairie pour assurer la continuité, prévenir les parents... »
L’énervement est plus que palpable.
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