Inédit, surprenant, étonnant, cinquante vaches ont sillonné Mayenne.
La dernière fois, ça doit remonter aux derniers marchés à bestiaux dans les années 60 ?" questionne Martine Collet.
En tout cas, Joël l’affirme : "Depuis 40 ans que je vis à Mayenne, c’est la première fois que je vois ça".
Mais déjà une voisine interpelle le petit groupe. «Ma petite-fille vient de m’appeler. Elle est au rond-point un peu plus haut. Elles arrivent".
Il est midi ce samedi 27 juin. Les gendarmes sont au rond-point. Seuls, en couple et même en famille, les Mayennais ont voulu voir de leurs yeux cette singulière transhumance.
Le museau relevé, les ruminants débarquent en ville et claquent leurs sabots sur le bitume des rues des Perrouins et Poirsac.
Une centaine de bénévoles
Affectueusement menés par leur éleveur Matthieu Virfolet, les mammifères sont surtout encadrés par une petite centaine d’amis, copains, bénévoles qui s’affairent à maintenir droit le défilé.
A vélo, son gilet jaune sur le dos, Emilie Grandin suit avec son fils. «On accompagne Matthieu dans sa transhumance. C’est vraiment chouette. Cela met en valeur l’agriculture et aussi l’amour qu’il porte à son métier", se réjouit-elle avant de donner quelques coups de pédales.
21 hectares d'herbe fraîche
Au terme de quelque 4 km, 21 hectares d’herbe fraîche récompensent les cinquante vaches.
Salué, embrassé par sa famille et ses nombreux amis, Matthieu est visiblement ému. «C’était une belle transhumance. Un beau moment. C’est bien pour mes vaches. Et c’est beaucoup de plaisir pour les gens, pour moi aussi. C’est surtout un vrai moment de partage. L’objectif, c’est de renouveler ça tous les ans», annonce t-il avant que les applaudissements et les cris de joie ne l’étrangle d’émotion.
Un homme nature
Matthieu est agriculteur bio à la ferme du Montaigu sur la route d’Ambrières. Son credo, c’est le naturel. «Je suis accrédité Lait de foin. Cela veut dire que je ne nourris mes vaches qu’avec de l’herbe et du foin. Je suis également adepte de la mono-traite pour les soulager», déclare-t-il avec conviction.
La transhumance n’est pas une facétie, mais une réflexion mûrement ruminée depuis 3 ans. «Le pré où les vaches broutent d’habitude est déjà sec, alors que plus loin j’ai un autre champs rempli d’herbe verte. Cela n’a pas de sens de faire des aller-retours en tracteurs deux fois par jour. C’est pour ça que j’ai décidé de monter une traite mobile et emmener mes vaches là-bas. En plus, écologiquement, l’ancien site de broute va bénéficier de trois mois de repos et verra une nouvelle masse d’herbe poussée» ,termine l’agriculteur à l’état d’esprit au plus proche de la nature.
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