À Vaiges, le chantier de construction de l'usine de valorisation des coproduits de volailles PFC va bon train. Pendant ce temps, la Fédération de l'environnement de la Mayenne a déposé le 27 juin un recours gracieux à la préfecture contre l'arrêté d'autorisation d'exploitation.
Un site incompatible avec la gestion de l'eau
Dans ce document de neuf pages s'appuyant sur l'article 122-5 du code l'Environnement et sur l'avis de la commission locale de l'eau, figurent trois motifs d'illégalité et une irrégularité de l'enquête publique qui a autorisé l'implantation de ce site industriel à proximité du bassin de la Vaige.
Deux des trois motifs portent sur la gestion et la protection de l'eau, à savoir l'incompatibilité du site et l'oubli dans l'étude d'impact de la description de solutions de substitution, selon la Fédération de l'environnement.
" On produira trois fois plus d'eau qu'on en consommera "
« Pour LDC, c'est une nouvelle activité qui a nécessité un investissement dans une technologie unique en France avec un process tout simple de cuisson déshydratation. Ce process doit permettre de rendre les plus digestives possibles ces matières qui contiennent des protéines et acides aminés », explique Dominique Thereau, directeur des activités de PFC.
« Il y a cinq phases de traitement pour chaque matière. Pour conserver la qualité du produit, on monte lentement en température. La chaudière nécessitera l'approvisionnement de 70 000 m3 d'eau par an. Mais on produira trois fois plus d'eau qu'on va en consommer », précise Vincent Bibes, directeur du site.
En aval du bâtiment, une lagune permettra de stocker 151 000 m3 d'eau. « L'hiver, une partie sera reversée dans la Vaige et l'été, elle pourra être utilisée pour irriguer les champs. Les 6 000 tonnes de boues, résidus de matière purement organique sans produit chimique, seront épandues mais pourraient être destinées à la méthanisation », envisage Dominique Thereau, directeur des activités de PFC.
Une haie bocagère de 250 mètres détruite
Autre oubli de l'étude d'impact pointé par FE53, la présence d'une haie transverse de 250 mètres. Or celle-ci a été arrachée et avec elle, une quarantaine de chênes et de frênes en pleine période de nidification.
Un pont et une entreprise de transport oubliés dans l'étude d'impact
Le franchissement du ruisseau de la Rotrie, qui alimente une zone humide située en aval des 18 hectares du site industriel, pose aussi question. Pour permettre le passage des camions, les constructeurs ont aménagé un petit pont qui ne figure pas dans l'étude d'impact.
L'étude d'impact ne mentionne pas non plus l'implantation sur la zone de l'Oriolet de la société de transport qui assurera la collecte des coproduits.
Deux mois pour étudier le recours
Le préfet a désormais deux mois pour étudier le recours et donner une réponse qui n'est pas obligatoire. Pendant ce temps, les travaux se poursuivront.
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