Pendant le confinement, les personnes aidant des patients atteints de maladies neuro-dégénératives ont été particulièrement à la peine. A Laval, l'aide du pôle d'accueil aidants-aidés, le P3A, pendant et après avec la réouverture a été particulièrement appréciée.
« L'accueil de jour, c'est très important »
La reprise le 18 mai des animations et le retour des repas partagés le 15 juin ont été accueillis avec grand bonheur par les aidants de ces malades atteints entre autres de problèmes de mémoire.
« Pour moi, l'accueil de jour, c'est très important, assure Claudine (prénom d'emprunt). Ça me permet de garder mon mari encore le soir à la maison. Sinon, moi je ne peux plus. Il n'arrive plus à rester seul à la maison. Moi, je ne peux pas toujours être avec lui. C'est usant, il faut toujours lui répéter la même chose. Et puis, la cuisine, la lessive... Il y a toujours des tâches à faire à la maison. Je ne peux pas me lancer dans quelque chose, je me dis qu'il faut que j'aille voir ce qu'il fait, même s'il dort. »
Hubert* partage son avis. Lui s'occupe de sa femme. « Quand il faut tout gérer, ça permet d'être libéré un peu pour prendre des rendez-vous. Et puis, on peut ressortir un peu aussi. »
Un confinement compliqué à gérer
Alors, à la question de savoir si le confinement a été compliqué à gérer, Claudine répond : « Oh oui ! Ça n'a pas été simple, surtout pour mon mari. Il ne comprenait plus rien. »
Pourquoi devait-il porter un masque, ne pas faire la bise à ses connaissances, pourquoi ne pouvait-il pas aller voir ses copains à l'accueil de jour ? « Je n'arrivais pas à lui faire comprendre. »
« Avec le confinement, il y a eu tout type de réactions chez les malades, souligne Danielle Nicolle, la directrice du pôle d'accueil aidants-aidés. Une femme, par exemple, qui avait très bien compris le besoin de se protéger, ne voulait plus ouvrir ses volets. »
1 500 appels téléphoniques
Autant que possible, le P3A a alors pris le relais. « Nous avons contacté régulièrement 250 familles sur les 350 à 400 que nous accompagnons à l'année, indique la directrice. Cela allait d'un appel une fois par semaine à un appel quotidien pour rassurer les aidants, les accompagner dans leurs démarches. » Au total, 1 500 appels téléphoniques ont été passés.
Des passages à domicile ont aussi été organisés.
« Le P3A m'a proposé un passage par semaine. Ça apportait du réconfort à mon mari », reconnaît Claudine.
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« J'étais un peu épuisé »
« Un grand merci à Catherine, souligne aussi Hubert. Le CCAS est venu un certain nombre de fois où j'avais besoin. J'avais aussi des soucis de santé, j'étais un peu épuisé. Je n'avais pas de courage du tout. »
« Certains sont au bout du rouleau, constate aussi Danielle Nicolle. Maintenant, la pression tombe mais une morosité s'est installée. »
La maladie s'est accentuée
Le confinement a en effet accentué certains aspects des maladies. « Des personnes ont vraiment régressé parce qu'elles n'avaient plus de visites, de séances de kiné. La dégradation est visible », regrette la directrice du P3A.
« Pendant le confinement, la maladie de mon mari s'est aggravée », assure aussi Claudine qui a tenté pour la première fois de faire héberger son mari pendant quinze jours dans une structure adaptée.
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