Dans les tuyaux depuis plusieurs mois, l’activité de collecte de biodéchets s’apprête à passer à la vitesse supérieure à AlterServices, une entreprise d’AlterAvenir basée à Saint-Berthevin (Mayenne).
Car en 2023, la réglementation va changer : les professionnels produisant au moins 5 tonnes de biodéchets par an devront les trier en vue d’un traitement en compostage ou en méthanisation. Aujourd’hui, cela concerne ceux qui produisent au moins 10 tonnes.
Direction le méthaniseur à Château-Gontier
François Pilard, directeur adjoint en charge du projet depuis le début, explique : "Nous collectons les biodéchets que l’on met dans des seaux et nous les amenons ici, avant de les transporter au méthaniseur à Château-Gontier. C’est là-bas qu’ils sont traités. C’est différent des méthaniseurs agricoles."
Le projet a pris du retard à cause de la crise sanitaire. AlterServices, qui avait obtenu son agrément en février, n’a pu effectuer ses premiers tests que sur deux semaines.
Le déconfinement a donc été le bienvenu. En effet, dans le viseur, les restaurants et cuisines collectives, entre autres. Les deux magasins Biocoop de Laval, Ma Mijot et la cuisine des salariés du Centre hospitalier de Laval prennent déjà part à la phase de test, et peut-être bientôt le Leclerc route de Tours.
Des déchets lourds
Une à deux fois par semaine, AlterServices récupère les bacs mis à disposition des structures en échange de bacs propres. La mise en œuvre du service est gratuite, "vous ne payez qu’au nombre de seaux collectés".
"Les biodéchets des professionnels ne sont pas assujettis à la taxe des ordures ménagères", précise Jean-Louis Fournier, directeur du site. "Les petits restaurants et bars sont considérés comme des particuliers. Les biodéchets sont lourds et valorisables. Si on ne les met plus dans les ordures ménagères, on allège considérablement le poids de ces dernières. En 2023, les collectivités devront avoir trouvé une solution pour recycler ces biodéchets." D’où l’intérêt d’une telle démarche.
"Trouver les agriculteurs motivés"
Le circuit court est aussi une véritable volonté de cette entreprise de l’économie sociale et solidaire : "Actuellement, en Mayenne, pour traiter un biodéchet, un trajet d’environ 100 km est nécessaire. C’est trop", indique Jean-Louis Fournier. Les produits, une fois “stérilisés” pour ne pas polluer les sols au méthaniseur de Château-Gontier, ressortent en compost pour être épandus sur les champs. La production de biogaz est une autre solution.
Parce qu’AlterServices sera amenée à payer le méthaniseur, d’autres pistes sont explorées, comme les composteurs in situ (en bout de champ). "Mais il y a un savoir-faire à acquérir, et il faut trouver les agriculteurs motivés pour expérimenter ce genre de choses. Nous aimerions faire cela en 2021", indique François Pilard.
Actuellement, le compost est distribué à des agriculteurs référencés, "pour avoir une traçabilité de bout en bout en cas de contamination", précise le directeur adjoint. À Château-Gontier, le projet de faire tourner les véhicules de collecte des déchets au biogaz est dans les tuyaux.
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