Le Bonchampois Hubert Guénégou est directeur opérationnel et commercial de Chaux Saint-Pierre, société du groupe Pigeon, installée en Mayenne. Il travaille dans le métier du calcaire depuis plus de vingt ans.
Le groupe Pigeon possède plusieurs branches : les carrières depuis les débuts en 1929 (en Mayenne, à Montflours, Entrammes, Montreuil-Poulay, Hambers, La Croixille), les travaux publics (routes, plateformes, etc.), le béton (21 sites fabriquent du béton prêt à l'emploi et deux autres préfabriquent des éléments de béton) et, enfin, la branche calcaire.
Concernant cette dernière, le site de production principal est à Vaiges. "Il s’agit de l’usine la plus récente en France, indique Hubert Guénégou. La première phase, en 2000, a consisté à produire de la chaux. La deuxième, en 2008-2009, à produire du carbonate de calcium."
L’usine historique se situe à Saint-Pierre-la-Cour, d’où le nom commercial de Chaux Saint-Pierre. Ce site a été conservé et sert désormais de lieu de stockage, de préparation, de mélange et de conditionnement.
Séparer les polluants et les matières sèches des eaux usées
Le groupe Pigeon a eu la volonté de développer d’autres secteurs d’activité, et notamment le traitement des boues d'épuration. "Le traitement des eaux usées est un ensemble de procédés physiques, biologiques ou chimiques dépolluant l'eau avant son retour dans le milieu naturel ou sa réutilisation, développe le Bonchampois. Au final, la boue est une concentration de matières sèches qu’on aura séparées des eaux usées."
Les boues liquides, issues de l'épuration des eaux usées, sont majoritairement épandues en agriculture car il s'agit de l'exutoire le moins coûteux pour la collectivité et elles contiennent des éléments nutritifs pour les cultures. "A partir du moment où les boues sont contrôlées, si aucun industriel n'alimente la station d'épuration, il ne reste plus d'élément indésirable dans les boues pour la valorisation agricole", indique Hubert Guénégou. Pour les stations les plus importantes, comme à Laval, les boues liquides seront déshydratées/séchées, ce qui facilite leur évacuation. Ces boues sont ainsi hygiénisées donc pas du tout, ou très peu, concernées par la Covid.
Cinq chauffeurs internes équipés
Le souci, à vrai dire, concerne les petites à moyennes stations… Hubert Guénégou détaille : "Les boues restent sous forme liquide. Ces plus petites unités peuvent contenir des traces de la Covid, elles doivent donc le vérifier pour les désinfecter au besoin."
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a préconisé différentes techniques d’hygiénisation de ces boues liquides qui peuvent être atteintes par la Covid. Le chaulage en fait partie, mais sa mise en œuvre n’est pas sans difficultés…
"Le produit de chaulage est sous forme liquide ou pulvérulente, il existe un risque de décantation", indique le Bonchampois. Un brevet, développé par le Groupe Pigeon, permet d'injecter une chaux vive en poudre en évitant la décantation via un injecteur malaxeur, d'origine agricole. Cinq chauffeurs interne - trois en Mayenne, un en Vendée et un dans le Lot-et-Garonne - sont habilités pour mettre en œuvre le procédé. "Ils ont l’équipement pour injecter le réactif."
La solution de la chaux vive
L’autre difficulté, c’est que l’Anses demande que le pH des boues soit maintenu à 12 pendant dix à douze jours. Pour cela, Chaux Saint-Pierre a opté pour la chaux vive pulvérulente : "Son pH est de 14, c’est une sécurisation pour l'exploitant et la collectivité."
Le procédé imaginé par Chaux Saint-Pierre présente un prix compétitif, de 5 à 10 euros le mètre cube selon le volume à traiter. "Ce n’est pas un mélange liquide, on n’augmente donc pas le volume de boue, et il n’y a donc pas de surcoût d’épandage."
Chaux Saint-Pierre "avance bien avec une partie des exploitants de stations et les industries agroalimentaires. On est aussi à disposition des régies", conclut Hubert Guénégou.
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