« Contre l’oubli pour la mémoire ». Claude Montaufray, président du comité d’entente des associations patriotiques de la Mayenne, voudrait réparer une erreur. Les noms de quatre civils, victimes de la barbarie nazie, habitant Mayenne, et réfugiés près d’Aron ou Champéon, ne figurent pas sur les monuments aux morts de la ville de Mayenne. « Certains noms sont inscrits sur le monument aux morts d’Aron, mais ils étaient Mayennais. Ils ont donc leur place à Mayenne sur le mémorial de l’ancienne mairie. »
Dans les archives
C’est en fouillant dans les archives que Claude Montaufray a pointé du doigt cet oubli. « Il est temps d’agir, estime celui qui a entamé des démarches auprès de la municipalité. L’idéal serait que cette inscription coïncide avec la date anniversaire du bombardement. »
Claude Montaufray a remis la main sur l’histoire de ces quatre hommes. Robert Morice avait 31 ans et était charpentier-couvreur. Il a été la première victime de la barbarie nazie à Aron, après le bombardement du 9 juin 1944 à Mayenne. Le 15 juin 1944, alors qu’il se rendait à bicyclette d’Aron au lieu-dit le Rocher, avec son épouse et sa belle-sœur, il est pris en chasse par des soldats SS. Alors qu’il allait semer ses poursuivants, il fait demi-tour pour que les soldats ne découvrent pas un groupe de civils cachés derrière la haie d’un champ attenant. Il se rend et est immédiatement abattu.
Des démarches auprès de la municipalité
Jean-Marie Penven, 56 ans, né à Morlaix, était inspecteur des comités locaux de prisonniers. Il a été abattu le 9 août 1944 sur la dépouille de son gendre, route de Lassay à Aron, alors qu’il avait obtenu l’autorisation d’enlever le corps et qu’il était muni d’un brassard de la Croix Rouge.
Jean Leray était le plus jeune des quatre civils concernés par la requête de Claude Montaufray. À 16 ans, ce charcutier était le seul survivant d’une famille victime des bombardements de Mayenne. Il s’est réfugié à Aron et a été arrêté sans motif le 7 août 1944, avec son ami Marcel Renault. Il a été fusillé le lendemain dans la Sarthe.
A la recherche des familles
Enfin, Georges Launay, 30 ans, était typographe. Il s’était réfugié avec sa famille à Champéon. Le 8 août 1944, alors que les combats entre Américains et Allemands font rage dans le secteur, il décide de se procurer du pain dans le bourg en passant à travers champs. Son corps est retrouvé une semaine plus tard dans les landes de Guelaintin par un braconnier venu poser des pièges. Torturé par les Allemands, Georges Launay avait été enterré vivant.
Il était père de quatre enfants, et Jean-Marie Penven avait aussi un enfant. S’ils ont des descendants, j’aimerais avoir contact avec eux pour les associer à cette démarche », lance Claude Montaufray.
La municipalité de Mayenne n’est pas opposée à inscrire les noms de ces hommes sur le mémorial de l’ancienne mairie, « les conditions seront à étudier avec le capitaine Montaufray et les familles des victimes », indique Yves Paillasse, élu en charge des questions liées aux anciens combattants.
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