« Qui a bon voisin a beau matin » dit le proverbe. Selon Damien Lecourt, agriculteur à Pré-en-Pail-St-Samson, le sien de voisin, « n'est pas très délicat ! ». Et les matins de Damien Lecourt commencent dès l'aube pour surveiller que les vaches dudit voisin n'entrent pas dans ses champs et occasionnent de gros dégâts.
20 ans que ses bêtes traînent ! »
Damien Lecourt s'est associé avec ses parents en 2014 sur l'exploitation de 165 hectares. Son père est lui-même installé sur la ferme de ses parents depuis 1988 et ce problème de vaches en divagation semble exister depuis plus de 20 ans.
Avant c'était un peu moins régulier. Nous, nous sommes ses plus proches voisins, donc très impactés. Ses animaux sont déjà venus manger jusque dans les auges de mes bâtiments. »
L'agriculteur précise ne pas être le seul concerné par ce problème.
Elles sont même allées jusque sur la pelouse d'un particulier ! »
Un voisin agriculteur de l'Orne confirme qu'il subit les mêmes désagréments même si, « les dégâts sont moindres parce que nous sommes plus éloignés mais il faut faire très attention parce que ça peut vite devenir dangereux ».
Pour Damien Lecourt, les dégâts et les pertes touchent le maïs, l'herbe, les céréales, les clôtures :
En ce moment, elles sont 3 vaches à se balader quasiment tous les jours, mais c'est allé jusqu'à une vingtaine de bêtes qui venaient jusqu'à ma stabul.. Ce sont des stocks détruits, ça accentue le sentiment de rage. »
Aucun soutien Les assurances ont indemnisé l'exploitation une 1re fois en 2007/2008 d'une vingtaine d'euros puis en 2015 de 450 €. Après une plainte déposée en 2017, le voisin a été condamné à clôturer ses champs et à verser 800 €,
pas grand chose par rapport à l'estimation des dégâts sans compter que ce ne sont là que les dégâts chiffrables, ça n'inclut ni le temps passé ni la partie sanitaire. »
Le jeune agriculteur n'a de cesse d'appeler à l'aide. Depuis la municipalité, en passant par la gendarmerie, les services de la Préfecture, les médias, les réseaux sociaux, mais :
On n'a aucune aide, aucun soutien, ça nous ronge ! On a beau appeler désespérément partout mais rien ne bouge. »
L'agriculteur a déjà fait intervenir les gendarmes mais,
ils ne peuvent pas verbaliser car ce n'est pas sur la voie publique ».
Ce que confirme Denis Geslain, le maire : « Tant que la divagation n'est pas dans le domaine public, on ne peut pas intervenir. Le mieux qu'on puisse faire c'est essayer la médiation mais ça dure depuis des années et je reconnais que ça doit être fatigant. »
Un problème présent dans tout le département
François Blot, coprésident des Jeunes agriculteurs de la Mayenne dénonce un problème récurrent dans tout le département :
« On ne peut pas avoir des animaux qui divaguent partout dans la campagne au risque de traîner des maladies. Les services de l'Etat devraient avoir une politique départementale, une sorte de police des animaux en divagation qui puisse avoir le pouvoir parce que là, tout le monde se renvoie la balle et rien ne bouge. »
Damien Lecourt attend que son voisin soit de nouveau contrôlé par les services de l'Etat :
Mon appel à l'aide dans les médias l'an dernier a déclenché des contrôles des services vétérinaires. C'était fin août 2019, ça lui a mis la pression et il a fait des efforts. »
L'agriculteur compte déposer une nouvelle plainte dans les prochains jours.
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