Au bout d’une jetée, un enfant regarde passer les bateaux. C’est le petit Claude François, dans les années 50, à Suez, où travaille son père. Mais les événements jettent à la rue cette famille qui rentre en catastrophe en France.
La biographie est un genre difficile qui demande doigté, respect et lucidité. Pour retracer la vie et la carrière de Claude François, Florent-Emilio Siri a choisi de coller au plus près de son personnage, en évitant les pièges de l’hagiographie et de la charge grinçante. Que l’on ait été fan ou pas du chanteur, on ne peut s’empêcher d’éprouver de la sympathie pour cet homme, blessé par un père qui l’a rejeté, qui va passer sa vie à rechercher l’amour de ses fans. Mieux, sa maniaquerie, son sens de la perfection et son caractère très autoritaire, sans oublier son goût immodéré des femmes sont montrés sans fard, mais sans insistance non plus. Enfin, une telle biographie n’aurait été possible sans l’interprétation exceptionnelle de Jérémie Renier, troublant de ressemblance avec son modèle, et qui a su s’imprégner de son énergie, en particulier lors des scènes de concert, au cours desquelles il danse avec un talent extraordinaire. Il est l’atout majeur d’une œuvre passionnante, malgré une longueur excessive.
Homme à femmes, Claude François n’a jamais réussi à fonder une famille solide. Pire, pour préserver son image de séducteur, il a caché, pendant des années, l’existence de son second fils. C’est cette image contrastée d’un homme anxieux et fragile qui fait tout le prix d’une œuvre émouvante.
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