Maxime Bonsergent, Mayennais de 21 ans, a bouleversé sa vie. Grand espoir du cyclisme passé professionnel en 2017 au sein de l'équipe de l'armée de Terre, il a couru pour la première fois en tant que jockey d'obstacles lundi 17 août à Clairefontaine. Une reconversion peu commune mais réussie.
En 2019, pourquoi avez-vous décidé d'arrêter votre carrière de cycliste ?
Je suis passé professionnel. Sept mois après, l'équipe était dissoute (ndr : « les contraintes, les spécificités et le financement d'une équipe sportive professionnelle ne rentrent pas dans le cadre normal de la politique de développement du sport de haut niveau auquel le ministère est attaché », expliquait le ministère des Armées). Je suis retourné en DN1 (meilleur niveau amateur) à Nantes. Je n'avais plus la même motivation. J'avais pris un coup au moral. J'ai fini par dire stop après les saisons de route et de cyclocross. J'ai arrêté pas loin de chez moi, à Pontchâteau (Loire-Atlantique), devant mes proches et avec le maillot tricolore.
Le cyclisme de haut niveau demande-t-il trop ?
Il demande beaucoup de sacrifices, de contraintes, d'efforts : faire attention à son alimentation, son sommeil, s'entraîner chaque jour, ne pas voir ses amis à l'école à cause des voyages... Pour devenir à nouveau professionnel, il aurait fallu que je m'entraîne encore plus pour passer un palier. Le sport de haut niveau m'a fait beaucoup mûrir, m'a appris, m'a mis face à mes responsabilités. C'était mon objectif de devenir cycliste professionnel. Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait sans regret. J'ai été honnête avec moi-même.
« Je voulais devenir courtier équin »
D'où vient cette passion des chevaux ?
J'ai toujours aimé. Le père d'une amie était entraîneur (William Menuet). À 15 ans, je n'étais jamais monté sur un cheval. Il m'a tout appris pendant deux ans. Au début, je voulais devenir courtier équin.
https://twitter.com/lamayenne/status/1295604515245371392
Finalement, vous êtes jockey d'obstacles...
J'avais passé ma licence de gentleman pour faire des courses entre amateurs durant ma dernière saison de vélo. C'était très difficile de monter (ndr : sept fois). Désormais, je suis salarié chez Alain Couétil (un entraîneur) à Senonnes (Mayenne) et j'ai une licence professionnelle. J'aime avoir le goût de la compétition, l'adrénaline et le stress. J'ai toujours vécu avec ça.
Votre passé de cycliste a-t-il aidé dans cette reconversion ?
Ce n'est pas la même chose mais ma condition physique aide au quotidien.
« Je suis plus épanoui »
Comment vous sentez-vous dans cette nouvelle vie ?
Je suis plus épanoui. Il y a moins de stress quotidien, moins de pression. Ma vie est plus "banale" mais elle me va. Revoir des victoires amène un peu de nostalgie. J'espère continuer. Tout ne dépend pas de moi. On peut être bon sans avoir de monture.
Que vous apporte ce monde ?
Je le connaissais déjà. J'aime apprendre au quotidien. Le monde des chevaux permet de toujours se remettre en question. On ne se prépare pas avec les chevaux. On sait que l'on va monter seulement trois jours avant. Il faut s'adapter.
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