Georges Thiol, patron de la Charcuterie Thiol à Mayenne, est décédé le week-end dernier à l’âge de 86 ans. Un nouveau rebondissement pour les 60 salariés, qui ont déjà connu des moments difficiles depuis janvier 2018, date à laquelle l’entreprise avait perdu son agrément sanitaire. Elle avait en effet été condamnée par le tribunal de grande instance de Laval pour un vaste système de tromperie et de fraude alimentaire.
Des démêlés judiciaires
L’entreprise de charcuterie industrielle, créée avant la Première Guerre par Marcel Thiol, le père de Georges Thiol, avait été confiée à un administrateur provisoire en septembre 2018. Plusieurs raisons motivaient cette mise à l’écart temporaire du gérant de la charcuterie : mutisme du dirigeant, rupture d’échanges constructifs entre le dirigeant et le comité d’entreprise, existence d’une crise majeure interne, absence de volonté de retrouver l’agrément sanitaire, etc.
C’est seulement en octobre 2019 que la charcuterie retrouve définitivement son agrément sanitaire et peut de nouveau commercialiser ses produits.
En juillet dernier, alors que l’administrateur a terminé la mission qui lui avait été confiée, Georges Thiol reprend les rênes de son entreprise. Joint par téléphone à cette période, il indiquait dans nos colonnes : « La société est restituée dans ses biens propres. Aujourd’hui, elle fonctionne sans administrateur. Je la dirige même si je ne suis pas forcément présent sur le site. »
De retour à la tête de la société en juillet
Avant l’hospitalisation de l’octogénaire à la mi-août, ses salariés ne l’ont croisé que « trois ou quatre fois dans l’entreprise. Il ne s’est jamais prononcé sur ce qu’il voulait faire », indique un membre du CE. À l’annonce de la mort de Georges Thiol, les salariés se sont rapprochés de leur avocat pour tenter de savoir ce qu’il allait advenir de leur entreprise.
L’avocat a rédigé un courrier à l’attention du Procureur de la République et du président du tribunal de commerce. Nous espérons avoir des nouvelles d’ici la fin de semaine. »
En attendant, la production rue des Perrouins se poursuit. « Le programme de la semaine est établi depuis la semaine dernière et nous continuons à prendre les commandes. Mais cela ne pourra pas durer très longtemps comme ça. »
Héritier unique
L’épouse de Georges Thiol étant également décédée dans le courant du mois d’août, Laurent Thiol, leur fils, est le seul héritier. Il a travaillé au sein de la charcuterie, de 1997 à la fin de l’année 2000. En froid avec son père depuis son départ de la société, Laurent Thiol est revenu en 2014 comme directeur général de la production, recherche et développement et maintenance. Là encore la collaboration s’est mal terminée. Laurent Thiol et son épouse ont porté plainte pour harcèlement moral contre le dirigeant qui sera reconnu coupable en mai 2019 par le tribunal correctionnel de Laval.
Interrogé sur ses intentions concernant l’entreprise familiale, Laurent Thiol répond : « C’est trop tôt pour dire quelque chose de cohérent. Beaucoup de malversations ont été faites dans ce dossier. On va voir comment cela se reconfigure. »
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