Le tribunal judiciaire de Laval a condamné a trois ans de prison ferme un homme de 50 ans reconnu coupable de violences et de menaces de mort.
Comme le précise la présidente du tribunal, "cette affaire s'est déroulée dans la micro-société qui tourne autour du jet d'eau à Laval". Les faits datent d'il y a tout juste un an.
Une courte relation
Il s'agit d'une courte relation (neuf jours précisera le prévenu) qui se termine mal, par la visite de la police au domicile d'une femme à la suite de ses appels au secours. Celle-ci est terrorisée. Le médecin légiste constate des traces de coups. Elle portera plainte une dizaine de jours plus tard.
"Je cherchais quelqu'un pour me protéger, pour me sortir de la drogue, il m'a prise sous sa coupe comme un chevalier", a déclaré la victime dans sa déposition.
Mais très vite, il m'a considéré comme sa chose. Il était possessif, jaloux, me battait et faisait très peur à mes amis".
La police a interpellé l'homme qui a été son compagnon.
Je cherchais une relation stable, a de son côté déclaré le prévenu, mais elle ne s'intéressait qu'à mon argent et voyait des hommes pour de la drogue".
Coup de couteau
Placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Laval depuis les faits, le prévenu confie avoir passé la moitié de sa vie en prison. La trentaine de mentions à son casier judiciaire ne plaide pas en sa faveur lorsqu'il nie avoir frappé sa compagne et porté un coup de couteau à un autre homme place du jet d'eau.
Ce dernier, ami de la victime, et son dealer d'après le prévenu, aurait reçu à son domicile la visite du compagnon qui l'aurait menacé, déjà en lui pointant un couteau sur les côtes : "C'est ma femme maintenant, ne l'approche plus". Avant de recevoir le coup dans l'abdomen quelques jours plus tard en public. La blessure n'a pas eu de conséquence grave.
"Une instruction à charge"
"En s'apercevant qu'elle se droguait toujours, mon client a coupé les vivres à la personne avec laquelle il espérait entretenir une relation saine. Alors qu'elle s'était battue peu de temps avant avec une autre femme, celle-ci a porté plainte pour violences une dizaine de jours après le terme de leur relation. Pourquoi ne l'a-t-elle pas fait plus tôt ?, interroge l'avocat du prévenu. Elle a voulu se venger. Un coup de couteau, normalement, on s'en plaint. Celui qui l'a reçu, connu pour se battre souvent, n'a pas porté plainte. C'est son amie qui a accusé mon client et aucune analyse ADN sur les couteaux qui ont été retrouvés sur lui n'a confirmé cette version des faits. Un casier judiciaire n'est pas un preuve, ça a été une instruction à charge, basée sur des témoignages contradictoires de drogués et d'alcooliques".
La justice tomberait bien bas en condamnant quelqu'un sur ces simples déclarations de drogués et d'alcooliques", a plaidé l'avocat en demandant la relaxe du prévenu.
Le tribunal suit la procureure
Doutant de la bonne foi du prévenu et considérant son lourd passif judiciaire, le tribunal a suivi à la lettre les réquisitions de la procureure. L'homme a été condamné à trois ans de prison ferme avec maintien en détention, et interdiction de porter une arme pendant cinq ans. Il devra en outre payer 1 500 euros de dommages et intérêts à la femme.
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