S’il est un débat qui passionne les foules, c’est bien la vitesse sur les routes. Trop vite, pas assez... Ce lundi 14 septembre 2020, on devrait enfin savoir si le retour des routes à 90 km/h a matière à devenir réalité en Mayenne.
Toutes les routes ne repasseront pas à 90 km/h
Le président du conseil départemental réunira sa majorité pour débattre sur le dossier. « Si le souhait d’un retour à 90 km/h ressort, nous présenterons la délibération au conseil », explique Olivier Richefou qui se dit lui-même partagé sur le sujet.
Une chose semble sûre : toutes les routes ne seront pas concernées.
« Nos techniciens ont travaillé sur le sujet et proposé une carte. L’augmentation de l’actuelle vitesse maximale autorisée ne concernerait que des axes structurants, à hauteur d’environ 10 % de nos quelque 3 500 km de routes départementales. »
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En cohérence avec les départements voisins
Le président de la commission routes, Gérard Brodin, y est clairement favorable.
« Sur des routes qui permettent de circuler à 90 km/h en sécurité, ce serait logique d’être coordonné avec les départements voisins qui ont décidé de repasser à 90 km/h. Pour un département comme le nôtre, la voiture, c’est très important. »
« Je ne perds pas de temps à 80 km/h »
Son collègue et maire de Villaines-la-Juhel, Daniel Lenoir, défend une autre position.
« Je pratique au quotidien les routes du département, je fais environ 30 000 km par an, et je fais le constat régulièrement que je ne perds pas de temps. Je peux perdre plus de temps avec un feu rouge en arrivant à Laval ou si je croise un tracteur sur la route. Les portions qui pourraient repasser à 90 km/h sont très courtes, alors je crois que ça sèmerait plus le trouble qu’autre chose, d’autant que la Nationale restera à 80 km/h. » Autre argument plutôt vert pour l’élu : « Avec le passage à 80 km/h, j’ai observé une baisse de ma consommation de carburant de 10 %. »
https://twitter.com/DanielLenoir53/status/1303317539880132610
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Sur des tronçons longs
80 km/h, 90 km/h. Pour Norbert Bouvet, la question se situe ailleurs. Il ne voit pas d’inconvénient à ce que certaines routes bien aménagées repassent à 90 km/h. Mais où est l’intérêt si c’est pour deux kilomètres seulement ?
« Il faut retrouver de la cohérence, assène-t-il. J’habite à 18 km de Laval et je dois changer six fois de vitesse. Si on passe une route à 90 km/h, il faut que ce soit sur des tronçons longs. Avec les différents changements de vitesse, le conducteur finit par ne plus savoir à quelle vitesse il doit rouler. Et s’il y a un radar... »
Si le projet est validé, son application pourrait être rapide, « dès cet automne ».
Le point de vue de la Prévention routière Sans surprise, la Prévention routière, qui fera part de son point de vue au conseil départemental, rappelle, elle, son soutien au 80 km/h. Les arguments avancés n’ont pas changé : la vitesse est la première cause d’accidents et un facteur aggravant sur toutes les autres causes. « De façon complémentaire, on défend l’universalité de cette mesure. Il peut y avoir de la confusion à passer du 80 au 90 km/h, et inversement », ajoute Franck Thomas, le directeur régional de l’association Prévention routière. Pour lui, il est nécessaire que « cette mesure s’installe dans le temps pour qu’elle soit assimilée, comme toutes les mesures. Ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Là, on n’a pas assez donné de temps. »
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