« C’était trop beau pour être vrai. » Au lendemain de son aventure avec l’entreprise RG Efficience, basée à Trouville-sur-Mer dans le Calvados, Mickaël s’en rend désormais compte.
Une assignation devant le tribunal
Et le commercial ne compte pas en rester là. Avec quatre autres Mayennais et d’autres anciens salariés installés près d’Angers et d’Angoulême, il compte bien assigner l’entreprise devant le tribunal.
Ils seront soutenus par la CFDT. « Il faut qu’ils soient reconnus dans leur droit », souligne Joël Epinard, ancien secrétaire général du syndicat en Mayenne.
Jours de préavis, congés payés et salaire variable
Leurs droits ? Ce sont des jours de préavis et des congés payés qui ne leur ont pas été versés. Les anciens salariés souhaitent aussi faire valoir leur droit à toucher la partie variable de leur salaire, conditionnée à la réalisation des contrats.
Pour Samuel, il s’agit d’environ 4 700 €. Mickaël, lui, avait vendu 40 000 € de contrats en juin et 20 000 € en dix jours en juillet.
Embauché en juin, licencié en juillet
Mais l’expérience chez RG Efficience a tourné court.
« J’ai été embauché le 2 juin. Après une formation de deux jours, j’étais rentré avec tout le matos nécessaire. On avait le dernier Ipad, une carte pour l’essence... J’ai commencé à démarcher autour, la famille, les amis, et j’ai fait du porte-à-porte. Et puis, début juillet, il y a eu un retard de salaire. On nous a dit alors que l’entreprise n’avait pas reçu les aides de l’État. Ensuite, on nous demande de vendre plus d’isolation. Et le 10 juillet, on nous envoie une lettre pour nous informer qu’ils mettent fin au contrat car il n’y a pas assez de ventes. En juin, tous commerciaux confondus, on avait vendu pour 400 000 €. Et soi-disant, l’entreprise n’a pas les moyens de poser les contrats signés. »
« L'entreprise a foutu tout le monde dans la panade »
Les salariés ne voient ni leur préavis, ni les congés payés se transformer en espèces sonnantes et trébuchantes. « L’entreprise a foutu tout le monde dans la panade », s’énerve Samuel. Mickaël avoue avoir frôlé la dépression.
« L’entreprise nous a salis car notre parole a été mise à mal auprès de personnes qu’on connaissait. Des clients appellent pour venir aux nouvelles de leur chantier. J’ai perdu la confiance de certaines personnes. »
Un moyen pour faire revoir son contrat pour les clients
Du côté des clients, c’est le jeu de la roulette russe. Si un certain nombre de contrats n’ont semble-t-il pas été honorés, ceux qui l’ont été ont connu des fortunes diverses. « J’ai vu un chantier de soufflage de combles ni fait ni à faire. D’un autre côté, j’ai vu des rempants bien faits », raconte Samuel.
Christina et David, eux, ont demandé l’annulation de leur contrat, même après les sept jours légaux de rétractation
« Après coup, nous avons relu le contrat et plein de choses n’étaient pas aux normes. »
Et grâce à l’association UFC Que Choisir, ils ont justement mis le doigt sur l’absence de document permettant la rétractation, leur ouvrant ainsi la période d’un an pour revenir sur ce projet.
Contactée, l’entreprise n’a pas souhaité s’exprimer.
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