Les trois classes de l'école maternelle Gérard Philipe à Laval (Mayenne) vont être relocalisées.
Un taux anormalement élevé de radon, gaz radioactif reconnu cancérigène pulmonaire certain pour l’homme depuis 1987, a été détecté dans le bâtiment contenant les classes et le dortoir de l'école. 2 240 Becquerels/m3. Il est jugé dangereux au-delà de 300 Becquerels/m3. Les deux autres bâtiments ont reçu des résultats en dessous des normes.
Ce gaz est présent partout dans les sols et s’accumule dans les espaces clos, notamment dans les bâtiments. Le taux, 2 240 Becquerels/m3, pourrait baisser. La mesure, réalisée du 20 janvier 2020 au 4 avril 2020, prend en compte près de trois mois de confinement où l'air ne s'est pas renouvelé au sein du bâtiment.
"On prend la situation très au sérieux"
Dès la réception du rapport de l'Apave, groupe qui mesure ces taux, la mairie a fait changer le système de ventilation de l'école pour un meilleur renouvellement de l'air. "Il y a un vrai problème sur le radon. On prend la situation très au sérieux", rappelle Florian Bercault, maire de Laval.
La mairie de Laval, l'ARS et l'Education nationale ont convié les parents et personnels de l'établissement à une réunion d'information à la salle polyvalente, ce mardi à 20h. Près de 80 personnes ont répondu présent.
Les parents ont fait part de leurs inquiétudes. "Ma fille s'est construite avec l'inhalation de ce gaz", s'agace l'une.
L'impact du radon ne se mesure pas
Le maire a expliqué le protocole et les mesures à prendre, L'ARS l'impossibilité de mesurer l'impact de ce gaz sur le developpement de cancer. "C'est une toxicité cumulative sur toute la vie et différente pour chaque personne", explique la représentante.
Après avoir écouté les interrogations, Florian Bercault a pris la décision de relocaliser les trois classes de l'école maternelle, soit environ 70 élèves, au plus tard au retour des vacances de la Toussaint, le lundi 2 novembre 2020. Plusieurs hypothèses : les grandes sections iront dans une salle de l'école élémentaire Victor Hugo, située quelques mètres à côté, les élèves de petites et moyennes sections seraient installés dans les autres bâtiments de l'école Gérard Philipe ou les classes seront délocalisées dans un autre établissement du centre-ville, avec une mise à disposition de moyens de transport par la mairie.
"On n'a pas attendu les rapports pour travailler sur la possibilité de relocalisation", précise Florian Bercault.
"On va retrouver de la sérénité"
"J'apprécie la démarche dans le processus de décision, reconnaît Amandine Simon, directrice de l'école. Ça va permettre de retrouver de la sérénité et de se concentrer sur l'éducation. C'était devenu difficile d'en faire abstraction depuis que l'on a eu connaissance des taux élevés."
Même pensée pour Léonard Giret, parent d'élève : "Cette décision va rassurer tout le monde. L'inquiétude était importante."
Les trois enseignantes de l'établissement sont épaulées par trois ATSEM, qui accompagnent les enfants de maternelle dans leurs activités toute la journée. "L'impact sur notre santé nous inquiète. C'est un soulagement de savoir que l'on va partir. Il reste plus qu'à réussir à tout déménager en peu de temps", expliquent Hélène Bouhours, Christine Beaussier et Nathalie Beaufils, présentes depuis treize, huit et quatorze années.
Sept expertises en cours
Certains parents s'interrogeaient sur la continuité d'interaction entre les élèves des différents niveaux de maternelle.
"On veut garder l'identité de l'école. On propose beaucoup d'activités décloisonnées, intergroupes pour que les élèves grandissent ensemble. On va conserver cela en s'adaptant aux nouvelles conditions", rassure la directrice.
Obligatoires depuis 2018, les mesures des taux de radon dans les écoles et autres bâtiments sont encore en cours. Douze écoles lavalloises ont déjà reçu leur taux. Sept sont en cours d'expertise.
Le calendrier : une expertise sera faite dans la semaine avant une deuxième mesure. Des tests intermédiaires, qui ne sont pas certifiés, seront réalisés pour connaître la tendance du taux de radon dans le bâtiment de l'école. Fin octobre, un rapport arrivera sur le bureau de la mairie pour savoir si des mesures structurelles doivent être prises concernant le bâtiment.
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