Jeudi 24 septembre 2020, quatre jeunes mayennais, aujourd'hui âgés de 20 à 22 ans, comparaissaient devant le tribunal de Laval pour avoir agressé au couteau un homme sur le parking de la discothèque La Scala, à Changé, le 17 novembre 2018.
Cette nuit là, les pompiers sont appelés vers 4h35 du matin par les vigiles de l'établissement. Ils viennent de trouver un jeune homme, en sang, près d'un arrêt de bus.
La victime, âgée d'une vingtaine d'années, vient de recevoir neuf coups de couteau. L'examen légiste fera état de sept plaies superficielles et deux plaies profondes sur le bras et le flanc gauche. Des blessures qui entraineront quinze jours d'incapacité totale de travail.
Quel a été le rôle de chacun ?
Près de deux ans après les faits, le tribunal a tenté d'éclaircir les motivations de cette agression et surtout le rôle de chacun des quatre prévenus dans cette bagarre.
La tension monte plus tôt dans la soirée, alors que la victime, "alcoolisée et virulente", selon les videurs, prend à partie un des quatre prévenus dans le fumoir de la discothèque. Une dette de stupéfiants serait à l'origine de cette première altercation. Le jeune homme est reconduit à la sortie avec sa petite amie et le frère de ce dernière.
S'en suit alors la bagarre devant l'arrêt de bus. Mais impossible de savoir qui est l'auteur des coups de couteau. En effet, les caméras de vidéosurveillance ne couvrent pas cette zone du parking.
Que s'est-il passé pendant les 1'30 où vous sortez du champ ?", interroge la présidente.
"Que faisiez-vous en boîte de nuit avec un couteau ?"
Un premier élément de réponse sera donné trois mois après les faits : un des quatre prévenus, celui qui avait été agressé dans le fumoir, reconnaît avoir porté les coups de couteau et jeté l'arme dans un champ voisin. "Que faisiez-vous en boîte de nuit avec un couteau dans votre poche?", s'étonne la présidente.
"C'est mon couteau de travail", se défend-t-il. "Pourquoi l'avez-vous sorti ?", reprend la présidente. "Je voulais lui faire peur, me défendre. Il était très agressif et énervé". "Non, quand on sort un couteau, on ne veut pas faire peur, on veut blesser volontairement", assène la présidente.
Quant aux rôles des trois autres prévenus, les versions diffèrent. Selon les témoins, deux auraient "regardé la scène", et un autre aurait "tenté de séparer les deux hommes". Ce sont les vigiles qui arrivent finalement à mettre fin à la bagarre.
"Les choses ont dérapé"
"Il faut rappeler que les quatre prévenus et la victime se connaissent bien. Ils vivent dans le même quartier. Il y a des précédents entre eux, rappelle maître Nicolas Dirickx, l'avocat de la victime, dans sa plaidoirie. Les prévenus voulaient en découdre."
Pour les avocats de la défense, "cette bagarre n'est pas un guet-apens. Les choses ont dérapé".
"Nous n'avons pas affaire à une simple bagarre de sortie de boîte de nuit, souligne la procureure. Il y avait une volonté de blesser. L'agressivité de la victime ne légitime en rien les coups."
Neuf mois de prison pour l'auteur des coups de couteau
Elle a requis douze mois de prison, dont six avec sursis, pour le prévenu qui a porté les coups de couteau ; dix mois, dont deux avec sursis pour celui qui a porté les coups et dix mois avec sursis pour les deux autres.
Le tribunal a finalement condamné l'auteur des coups de couteau à neuf mois de prison avec surveillance à domicile au moyen d'un bracelet électronique et à l'interdiction de détenir une arme. Le prévenu qui a porté des coups a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et les deux autres ont été relaxés.
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