Les deux amies d'enfance s'étaient perdues de vue jusqu'à ces dernières années. Mais alors qu'elle soutient son "amie" face à la maladie, la victime ne se doute pas une seule seconde qu'elle est en train de se faire voler des chèques par centaines. Le préjudice s'élèvera à plus de 16000 euros. La plainte a été déposée fin août 2018.
Ce jeudi 1er octobre 2020, seule la victime, une habitante d'Ernée (Mayenne), est présente au tribunal de Laval.
239 chèques contrefaits
Les faits remontent à 2015. Les deux amies se voyaient régulièrement, pour aller se promener, boire un café. La victime l'invitait même à passer des vacances à Dinard (Ille-et-Vilaine). Mais un jour, un ami en commun la prévient : cette "amie", qu'elle soutient dans la maladie, a déjà été condamnée en 1995 pour des vols de chèques. Le père de cet ami commun en avait été victime.
Mais le mal est fait. Depuis trois ans, près de 250 chèques ont été volés, et 239 d'entre eux ont été contrefaits. Avec environ 16665 euros, cette "amie" a pu effectuer des travaux chez elle et effectuer de nombreux achats dans les commerces d'Ernée. 31 chèques ont directement été versés sur son compte.
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Elle critique son "amie"
Entendue par les enquêteurs, elle nie avant d'avouer quelques chèques, puis la totalité, même si elle dit ne pas s'en souvenir. "Elle critique son 'amie', détaille le président du tribunal. Elle dit avoir fait ça car elle l'énervait."
La victime s'exprime à la barre : "Jamais je n'aurais cru ça d'elle. Cette affaire m'a troublée, j'ai dû suivre un traitement." Son avocat poursuit : "Elle s'est sentie trahie alors qu'elle la soutenait face à la maladie. Ma cliente n'a jamais eu droit à des excuses. Mais nous venons d'apprendre que l'argent volé lui a été restitué, c'est une bonne nouvelle."
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"Vous allez juger une mort vivante"
Pour l'avocat de la défense, "vous allez juger une mort vivante. Elle pèse moins de 40 kilos. Elle va subir sa 27e opération. De sa part, aujourd'hui, j'adresse ses excuses à la victime."
La substitut du procureur demande 4 mois de prison avec sursis à l'encontre de la prévenue et interdiction d'émettre des chèques pendant 3 ans. Le tribunal la condamne finalement à 4 mois de prison avec sursis, avec obligation de rembourser la victime et de lui verser 1500 euros au titre du préjudice moral.
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