Jeudi 22 octobre 2020, des parents était jugés par le tribunal de Laval pour des faits de violence sur leur fils, aujourd'hui âgé de 2 ans et demi.
Les faits remontent au 13 octobre 2018. Le jeune couple, qui réside à Saint-Berthevin, appelle les secours. Son bébé de 5 mois vient de faire un malaise. « Il était pâle, n’avait plus aucun tonus », décrit la présidente du tribunal.
Le nourrisson est transporté à l’hôpital de Laval. Un scanner cérébral révèle deux hémorragies au cerveau. Le bébé est héliporté en urgence au CHU d’Angers où il est placé en réanimation. Selon les médecins, ces saignements, couplés à une paralysie du côté gauche, sont révélatrices du syndrome du bébé secoué.
"J'ai paniqué, je voulais le ranimer"
Les parents, alors âgés de 21 ans, sont placés en garde à vue. Le jeune papa reconnait rapidement avoir secoué son bébé pour « le stimuler après son malaise ».
L’homme, par ailleurs pompier volontaire, dit avoir "paniqué".
Un deuxième hématome suspect
Un rapport médico-légal est demandé afin d’établir l’origine du malaise du bébé. Il indique que les deux hémorragies n’ont pas été causées à la même date. Le 31 octobre 2018, les parents sont à nouveau placés en garde à vue et entendus par les gendarmes.
La jeune maman avoue alors avoir violement giflé le nourrisson un mois plus tôt. « Que pensiez-vous obtenir en giflant un bébé de quatre mois et demi ? », l’interroge la présidente. « Il refusait de manger, j’étais fatiguée », justifie la maman, qui indique avoir fait un baby blues à la naissance de son fils. « Je n’arrivais pas à m’en occuper. C’est mon compagnon qui s’est occupé de lui les trois premiers mois. »
"Ce n’est pas une mauvaise mère, c’est jusqu’elle n’y arrivait pas"
Un père décrit par le tribunal comme « un papa poule et quelqu’un de calme ». « Il a été très affecté par son geste et a même développé les syndromes d’un choc post-traumatique », explique son avocate.
La mère, elle, est décrite comme « impulsive et fragile. Vous êtes une maman épuisée, excédée à ce moment-là, mais rien n’autorise à donner une claque à un bébé puis à le laisser pleurer », souligne la présidente, qui fait état de violence subie dans l’enfance de la jeune femme. « Ce n’est pas une mauvaise mère, c’est juste qu’elle n’y arrivait pas », plaide son avocat.
Pris en charge par l'aide sociale à l'enfance
Les parents sont placés sous contrôle judiciaire en fin d’année 2018. L'enfant, qui n'a pas gardé de séquelles, a été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. La structure s’est porté partie civile. « Depuis janvier 2020, ils sont autorisés à voir leur fils un jour par semaine », précise la présidente.
Pour la procureure, les deux parents sont en faute. Elle requiert une peine de 18 mois de prison assortie d’un sursis de deux ans, d’une obligation de travail, de soin et d’indemniser la victime.
12 et 18 mois de prison avec sursis
Le tribunal a finalement condamné le père à 12 mois de prison assortis d’un sursis de deux ans.
Prenant en compte « le peu de remise en question manifesté par la mère », le tribunal l’a condamnée à une peine plus lourde : 18 mois de prison, également assorti d’un sursis de deux ans. Ils sont également condamnés à verser 3 000 € à leur fils.
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