Thierry Foubert côtoie la mort au quotidien. Pourtant, c’est des vivants que cet homme choisit de parler pour évoquer son métier de thanatopracteur. « Je veux apporter un peu de réconfort aux familles », confie-t-il posément.
À la tête de la seule entreprise de thanatopraxie de la Mayenne, le professionnel se déplace dans toute la Mayenne, en Ille-et-Vilaine, dans l’Orne et dans la Manche, avec ses six salariés, pour réaliser des soins sur le corps des défunts. « À la demande des familles », précise-t-il.
90 % des gens font appel à un thanatopracteur lors du décès d’un proche
Car si aujourd’hui, 90 % des gens font appel à un thanatopracteur lors du décès d’un proche, ça n’a pas toujours été le cas. « Il y a quelques années, les pompes funèbres devaient argumenter pour vendre un soin. »
Une intervention d’une heure trente qui revêt d’abord un intérêt hygiénique. « Nous injectons des fluides afin que le corps ne se dégrade pas trop rapidement », explique le professionnel, qui peut être appelé 365 jours par an dans les funérariums ou dans les hôpitaux et maisons de retraite, qui disposent de salles de soins dédiées.
Eviter que le corps ne se dégrade et "mettre en beauté" la personne
« Nous devons intervenir le plus tôt possible pour des questions biologiques mais aussi pour laisser la famille se recueillir », poursuit Thierry Foubert, qui procède dans un deuxième temps à la « mise en beauté de la personne. Je la coiffe, la maquille », explique Thierry, qui mesure sa responsabilité auprès des familles.
« Je reçois souvent des lettres de remerciements »
Une attention qui n’échappe pas aux familles. « Je reçois souvent des lettres de remerciements », confie Thierry, conscient que son travail reste méconnu.
Ambulancier, il reprend des études de médecine
Une mission que Thierry Foubert s’est donnée il y a vingt-trois ans et qu’il accomplit avec toujours autant de passion. « À la base, j’étais ambulancier, raconte-t-il. On faisait du transport de corps avant la mise en bière. J’ai tout de suite vu que je préférais faire du funéraire car j’apportais un soulagement aux familles. »
Le Mayennais reprend donc ses études à la faculté de médecine d’Angers. Après deux ans de formation, en 1997, il crée son entreprise à Mayenne. « J’ai commencé seul, aujourd’hui on est sept, se félicite-t-il. Ce n’est pas facile de trouver des thanatopracteurs ! »
Besoin d'une échappatoire
Une équipe solidaire. « Il faut une bonne ambiance pour trancher avec le côté lourd du quotidien. » Car même s’il aime son métier, Thierry Foubert ne le cache pas.
À 56 ans, et pour se préserver, Thierry a besoin d’une échappatoire. « Je suis cogérant d’un magasin de vêtements à Mayenne et je vais une journée par mois à Paris pour les achats », explique celui qui a aussi enseigné les soins de conservation à l’université d’Angers pendant vingt ans. « Je vais également commencer une formation pour être chauffeur de bus », sourit-il, tout en assurant qu’il « ne lâchera pas pour autant son entreprise ».
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