C’est un mail, reçu au cours de l’été, qui a convaincu Marlène Berteau-Mevel de mettre sa vie entre parenthèses pendant quinze jours pour partir en Guyane. « L’ONG Actions Santé Femmes cherchait des professionnels pour aider les hôpitaux à faire face à la première vague de Covid. »
Malgré l’organisation qu’implique son départ, la sage-femme, originaire de Gorron, en Mayenne, n’hésite pas longtemps. « Je devais trouver un remplaçant pour mon cabinet à Angers et gérer la vie de famille, explique cette mère de trois enfants. C’est quinze jours où on met notre vie de côté. »
Pallier la pénurie de sages-femmes
Un « sacrifice » qu’elle fait pour la bonne cause. « C’était plus utile d’être là-bas. Il n’y a pas d’école de sages-femmes en Guyane donc ils sont toujours à flux tendu. » Des soucis de personnels amplifiés par la crise sanitaire.
Confrontée à de nouvelles pathologies
Comme Marlène Berteau-Mevel, quarante-et-une autres sages-femmes se sont envolées pour La Guyane pour des missions de quinze jours entre juillet et octobre. « Il y a un vrai esprit d’entraide dans notre métier. » Elles ont été affectées à Cayenne, Kourou, Saint-Laurent-du-Maroni ou dans des petits centres de santé ruraux. « Moi je suis arrivée le 28 septembre à Cayenne », précise Marlène, qui a été nommée au service des suites de couches.
« Ça faisait dix ans que je n’avais pas travaillé en milieu hospitalier, j’ai donc dû réapprendre certains gestes : perfuser, transfuser », raconte la professionnelle, qui a été confrontée à de nouvelles pathologies : « Des maladies tropicales comme la dingue ou maladie de Chagas. »
Marlène a tissé des liens forts avec certaines patientes
Et malgré les difficultés à communiquer - les femmes parlent le créole ou viennent du Brésil ou de Haïti - Marlène a tissé des liens forts avec certaines patientes. Notamment une maman qui venait d’un village reculé de Guyane.
Une expérience humaine dont Marlène retire beaucoup de positif. « Les équipes sur place ont été très reconnaissantes. J’ai fait de belles rencontres professionnelles et découvert une culture. J’ai réalisé un accouchement le dernier jour, c’était très émouvant. »
"Quand je suis partie, la vie reprenait doucement"
Mi-octobre, la situation commençait à s’améliorer. « Quand je suis partie, le 16 octobre, ils venaient de fermer les unités Covid, explique Marlène. On sentait que la vie reprenait doucement. Avant de partir, on a pu faire quelques excursions, mais il n’y avait que des gens de l’ONG et de la réserve sanitaire, car les voyages touristiques n’étaient pas autorisés et les frontières avec le Brésil et le Suriname encore fermées. »
Le couvre-feu était toujours en vigueur. « Au début, c’était 19h, puis quand je suis partie, c’était 23h. Il a été instauré rapidement et très bien respecté. Comme le port du masque, malgré la chaleur. Les forces de l’ordre sont très présentes pour veiller car ils craignent une deuxième vague. » Rentrée en Métropole depuis deux semaines, Marlène doit à nouveau faire face à une recrudescence des cas de Covid.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.