En cette journée nationale de l'AVC, une famille installée à La Baconnière, en Mayenne, témoigne de son expérience. Cette pathologie touche aussi les enfants.
Son sourire illumine son visage. Émie Fillaudeau est une petite fille pleine de joie.
Pourtant, du haut de ses 9 ans, Emie a frôlé le pire.
Aujourd'hui, elle pourrait donner bien des leçons de courage aux adultes. D'une petite voix, elle explique :
Bénédicte, sa maman, continue et explique qu'Émie s'est mise à pleurer au milieu de la nuit.
Des pleurs dans la nuit
Emmanuel, le papa, se lève le premier. Sa fille continue à pleurer sans lui expliquer pourquoi. Elle ne parle pas.
La maman prend le relais mais sans plus de succès. Elle lui demande alors :
Avec son bras gauche, Émie désigne son côté droit.
Bénédicte pense peut-être à un engourdissement.
Elle décide alors de prendre sa fille dans ses bras pour l'accompagner aux toilettes. Bénédicte se dit que ça réveillera Emie.
Les parents composent alors le 15.
Pompiers et Samu
Les pompiers arrivent rapidement. Ils sont suivis par le Samu. A ce moment, Bénédicte ne pense évidemment pas à un AVC (accident vasculaire cérébral). En voyant les secours arriver, elle se dit :
Emie est conduite à Laval. Le scanner montre beaucoup de sang dans la tête. Elle est alors transférée à Angers.
Commence une longue période d'angoisse.
L'opération est trop risquée. L'équipe médicale, en accord avec la famille, pose une dérivation pour évacuer le sang :
Assez vite, on explique aux parents que leur fille a probablement perdu la parole - c'est d'ailleurs la raison qui explique qu'elle ne répondait pas à leurs questions dans la nuit - et la mobilité de son côté droit.
Une fois sortie de réanimation, Emie communique avec son pouce :
La fillette est restée tout le mois de juillet en réanimation, avec des hauts et des bas. Des bas, notamment dus à un problème respiratoire.
Rayons Gamma Knife
On explique aux parents que deux centres en France peuvent soigner cette malformation avec des rayons Gamma Knife : Marseille et Lille.
Mais avant, il faut qu'Émie soit stable.
A la fin de l'été, accompagnée de son fidèle doudou, "Ti'chien", Émie rejoint le centre de rééducation les Capucins à Angers.
Centre de rééducation
Bénédicte prend un congé de présence parentale et s'installe dans la maison des familles à proximité du centre. Chaque jour, elle retrouve sa fille.
C'est le début d'une intensive rééducation :
Émie a dû tout réapprendre y compris à écrire de la main gauche, mais elle garde le moral et puis :
Elle profite de ce séjour pour faire avancer la science. Elle construit un "visioscope" en carton qui intrigue le personnel médical qui s'intéresse de très près à cette invention. Malicieusement, elle explique :
En novembre, elle est prête. Elle part trois jours à Lille pour recevoir les rayons qui doivent s'attaquer à la cause de cet AVC, la malformation qui est toujours là.
Quelques jours avant Noël, la fillette retrouve sa maison et sa grande sœur Eve qui avait dû répondre aux questions des copains à l'école :
Aujourd'hui, Bénédicte confie :
Malgré la peur des premiers jours, les doutes qui peuvent encore subsister, la famille est toujours restée positive. Elle s'est également toujours interdit d'aller sur Internet, comme l'explique Emmanuel :
Aujourd'hui en classe de CM1, Émie a perdu la mobilité de sa main droite. Sa respiration est difficile et la prive de sport, mais elle parle, elle marche et elle suit une scolarité normale.
Dans un an, Emie retournera à Lille pour savoir où en est cette malformation et voir si les rayons ont été capables d'en venir à bout.
Il n'empêche que dans sa thèse, le professeur qui suit la fillette, avait montré qu'à cet âge il était difficile de récupérer. Émie lui a fait revoir sa copie.
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