Chez les coiffeurs
"C'est un coup de massue mais c'est aussi pour le bien de tout le monde", tente de relativiser le coiffeur Marc Mauny, du salon Marc Création à Mayenne, qui avait rouvert son salon à 0h01 le jour du déconfinement.
Cette fois le coiffeur et ses collaborateurs seront sur le pont jusqu'à 23h59 ce jeudi 29 octobre. Ce n'est toutefois pas la peine d'appeler pour obtenir un rendez-vous.
L'idée pour ce professionnel, "ce n'est pas de faire du volume pour faire du volume mais bien de montrer que bien qu'abasourdis, les artisans ne baissent pas les bras".
Au Barbier de Saint-Tugal, à Laval (Mayenne), Léo Goudet estime qu'il finira la journée à 23h30, après avoir reçu 70 clients. "C'est un vrai rush, on a tous fait sauter nos pauses." Les clients du vendredi et du samedi ont été pris en priorité.
Le coiffeur s'attendait à cette situation : "Il faut maintenant une prise de conscience. Dans gens ont investi toute leur vie dans leur entreprise, et à cause de certains comportements on se retrouve dans cette situation. Ça commence à faire beaucoup." Lui estime pouvoir tenir "un mois de fermeture, pas plus". Décembre représentant 10 à 15% de son chiffre d'affaires...
Il profitera de ce confinement pour remettre à neuf son salon. "Les clients pourront se dire à leur retour : "Tiens, lui est impacté mais ce n'est pas pour autant qu'il baisse les bras ou qu'il se plaint."
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Dans les magasins de bricolage
"On a des gens stressés et ce stress génère parfois une certaine agressivité envers les vendeurs." Christine Robieux, directrice du magasin Bricomarché à Mayenne, explique que depuis le début de la semaine, les clients se font de plus en plus nombreux.
Le phénomène s'est accéléré mercredi 28 octobre : "Les clients prennent leurs précautions, ils achètent parce qu'ils ont peur de rester chez eux et ne rien pouvoir faire alors ils préparent leurs travaux."
Jeudi midi, le magasin a élargi ses horaires. Les achats concernent tous types de travaux qui vont de, "l'aménagement de placards à l'aménagement extérieur".
Jeudi 29 octobre, le magasin attendait des consignes du groupe pour la suite : "Pendant le premier confinement, on a d'abord fermé puis on a pu rouvrir grâce au click and collect et comme notre magasin de Mayenne a un bâti drive on a pu rouvrir sans que les clients n'entrent dans le magasin." Christine Robieux espérait avoir ces informations dès vendredi 30 octobre le matin.
Les enseignes de vente de mobilier
Dans la zone de Grenoux, à Laval, les parkings sont remplis, dont celui de l'enseigne But. Dans les travées du magasin, les clients inspectent, essayent, se renseignent. "Vous pouvez commander maintenant et retirer plus tard, le dépôt restera ouvert pendant le confinement", rassure un vendeur.
Derrière le magasin, c'est la cohue pour retirer les marchandises et les préposés sont débordés. Aidé par Yves et sa camionnette, Philippe est venu à la hâte chercher un lave-vaisselle. "Celui de la maison donne des signes de faiblesse, il ne va pas tenir un mois".
Frédéric enfourne un canapé derrière le break. "Pendant le dernier confinement, on n'était pas très à l'aise tous ensemble dans le salon, avec ça ce sera plus confortable, car cette fois on ne passera pas les soirées en terrasse".
Chez les libraires
Dans le centre-ville de Laval, la librairie M'Lire n'a pas désempli de la journée. Entre les cadeaux de Noël et un stock pour occuper le confinement, la file d'attente à la caisse est longue.
Même image à la librairie du Marais, à Mayenne. A 20h, il était encore difficile de circuler dans les allées de la petite boutique du centre-ville.
"Notre chiffre d'affaires du jour équivaut à deux samedis du mois de décembre cumulés", confirme Olivier Dorgère, le gérant, entre deux clients.
Des clients venus acheter livres et autres BD pour occuper les longues soirées confinées, faire des achats de Noël, mais surtout témoigner leur soutien à Olivier et sa femme Manuela. "Les Mayennais voulaient nous faire savoir qu'ils allaient continuer à passer commande chez nous pendant le confinement, confie ému Olivier. Comme nous, ils ne comprennent pas que les rayons livres des grandes surfaces puissent rester ouverts. C'est deux poids, deux mesures !"
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