C'est dans une lettre ouverte, envoyée la semaine dernière, que Christian a interpellé la direction de l'Ehpad La Varenne, à Ambrières-les-Vallées, où réside sa mère depuis cinq ans.
L'homme reproche à l'établissement, qui a dû suspendre les visites en raison d'une circulation trop importante du virus, "un manque de transparence avec les familles".
"Nous allons entamer la 5e semaine [sans visite NDLR] et c'est l'omerta sur la situation sanitaire. Évolution favorable, défavorable ? Nous recevons des courriers très administratifs, regrette-t-il. Après la première vague, l'Ehpad avait indiqué sa volonté de garder un équilibre entre les exigences sanitaires et les besoins sociaux. Or ma mère est en train de sombrer dans la solitude. Nous avons eu un seul contact depuis quatre semaines par Skype avec des échanges verbaux impossibles car elle souffre d’une très lourde surdité. Une gestion plus humaine devrait conduire à adopter une gestion différenciée."
"On fait au mieux, avec les moyens dont on dispose"
De son côté, le directeur de l'Ehpad, Emmanuel Désiré-Dit-Gosset, assure "communiquer les informations importantes aux familles".
Concernant les visites, le directeur "suit les recommandations nationales. On nous demande de les suspendre dès le premier cas de Covid détecté. Et pour chaque décision, on est une vingtaine autour de la table. Je ne suis pas tout seul."
Conscient que la confiance des familles "est fragilisée", avec la crise, le directeur explique "faire au mieux" avec les moyens dont il dispose. "Quand le taux d'absentéisme des personnels atteint entre 20 % et 40 % et qu'on ne trouve personne pour remplacer, c'est le système D."
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"Le personnel est méritant !"
"Pour nous, soignants, c'est un crève-cœur de dire aux familles qu'elles ne peuvent pas voir leurs parents. Mais il ne faut pas prendre ce virus à la légère, ça a été tellement vite qu'on n'a rien compris, confie cette conseillère municipale et aide-soignante à l'Ehpad. La direction a fait appel à la réserve sanitaire, trois étudiants infirmiers sont venus nous aider et nos horaires ont été modifiés, 10 heures par jour au lieu de 7h40. Aujourd'hui, c'est mieux, on sort la tête de l'eau, notamment grâce au soutien de la direction, de la cadre de santé et de la psychologue. Mais il faut faire attention à l'effet rebond, il ne faut pas griller les étapes."
Réunie ce lundi 23 novembre 2020, la cellule de crise Covid-19 a décidé de rouvrir les visites aux familles "de manière très contrôlée. La situation est encourageante mais reste fragile", conclut le directeur.
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