Bien que non-signataire du contrat local, le centre hospitalier du Nord Mayenne était déjà sensibilisé à la problématique des violences faites aux femmes. Mais depuis 2019, un groupe de travail réfléchit à une meilleure prise en charge des patientes. "Depuis longtemps le contrat local et le contrat départemental formalisent les démarches à suivre, mais cela restait des procédures dans les hautes sphères. Il manquait juste une étincelle pour lancer le volontariat", explique le docteur Marie-Hélène Groff, chef de service des urgences.
Question unique
Et les volontaires n’ont pas manqué. "Il y a eu une synergie des services des urgences, gynécologie-obstétrique, psychiatrie (CMP) et social. Toutes les catégories se sont mobilisées : médecins, infirmiers, psychologues, secrétaires… Dans la chaîne de soins du patient, nous étions nombreux à vouloir faire mieux." Et pour cause, en Mayenne, en 2018, 488 faits de violences ont été constatés, et dans 85 % des cas sur des femmes.
L’objectif du groupe de travail, mené par le Dr Groff, le docteur Bruno Lizée, gynécologue retraité, Régine Langlois, sage-femme et Tiphaine Soulard, assistante sociale, est de mieux repérer les femmes victimes pour mieux les protéger. Un questionnaire systématique qui s’adresse à toutes les femmes de plus de 18 ans, a donc été mis en place à l’été. Avec une seule question : Subissez-vous ou avez-vous subi une agression physique, verbale, sexuelle ou psychologique ?
Et un questionnaire plus complet
En cas de réponse positive, un questionnaire plus complet permet d’apprécier la situation et, "notamment de dépister sa dangerosité". Depuis un mois, le médecin peut passer outre le secret médical et s’adresser au procureur de la République même si une patiente refuse, "si la dangerosité est avérée", souligne la médecin. Une fois les violences avérées, et avec l’accord de la patiente, le dossier médical fait état de la problématique, "sans forcément rentrer dans le détail de l’histoire de la patiente. C’est important pour l’équipe médicale de connaître l’existence du problème.
Les services du CHNM travaillent avec la gendarmerie, et peuvent donner des conseils aux femmes qui souhaiteraient préparer leur départ du foyer conjugal. "Elles peuvent ouvrir un compte, mettre des papiers en sécurité, préparer des sacs de départ pour elle et leurs enfants, et prévoir des numéros importants dans leur téléphone." Une plaquette avec les numéros utiles est disponible.
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