Sandrine Lhuissier ne franchit jamais la porte de son vaste poulailler, bâti sur les hauteurs de la ferme de la Morinière, à Saint-Berthevin-la-Tannière sans frapper.
"Contrairement à ce que l’on pense, les poules sont loin d’être bêtes. Il faut leur parler gentiment. Elles comprennent vite et sont fidèles", assure l’éleveuse, en leur donnant une des cinq rations quotidiennes de nourriture et en remplissant les abreuvoirs. À ses pieds, les volailles accourent dans un battement d’ailes.
"A mille lieues de mon ancienne vie professionnelle"
Un spectacle désormais quotidien pour cette Mayennaise. "Et à mille lieues de mon ancienne vie professionnelle", confie celle qui était encore directrice des ressources humaines dans une entreprise lavalloise il y a trois ans.
"Une activité compatible avec mes capacités physiques"
Son choix se porte sur la production d’œufs bios. "Une activité compatible avec mes capacités physiques", explique cette femme d’agriculteur, qui, après une formation, investit une partie de la ferme familiale pour y créer son entreprise en juillet 2018.
"Je n’ai pas reçu d’aides ou de conseils des organisations professionnelles ou syndicales car je ne suis plus assimilable aux jeunes agriculteurs." Seule la coopérative agroalimentaire Terrena, à qui elle vend l’intégralité de sa production d’œufs bios, l’a épaulée dans son installation.
Démarche écologique et bien-être animal
"Je me suis tournée vers la production bio car cela correspond à ma philosophie de vie. Je désire laisser un environnement préservé à mes enfants." Une démarche écologique que la productrice, qui n’utilise aucun antibiotique, concilie avec le bien-être animal.
Ses 12 000 poules, de race Hy Line, profitent d’une vaste prairie de 5 hectares. "Les poules vivent en plein air une partie de la journée, explique Sandrine Lhuissier. Elles doivent avoir au minimum 4 m2 chacune." Et dans le bâtiment qu’elle a construit, le cahier des charges exige 1 m2 par animal minimum.
11 000 œufs produits par jour
Un bâtiment qui rassemble dans des ateliers distincts l’élevage, la ponte et le conditionnement. "La ponte se fait en continu sur un tapis et les œufs sont acheminés vers une autre zone de travail. Ils sont triés puis rangés dans des alvéoles, qui sont mises sur des palettes.
Ces dernières sont enlevées trois fois par semaine par le groupement Terrena qui se charge du marquage sur chaque œuf", détaille la professionnelle, qui récolte environ 11 000 œufs par jour. "Ils se conservent très bien à l’extérieur à 18 °C, assure la productrice. L’œuf n’aime l’ambiance froide du frigo."
L’élevage et l’atelier de production sont inspectés au moins une fois par an par un organisme certifié Certifopac. De son côté, la direction des services vétérinaires réalise s’assure des bonnes conditions de vie des poules. "Après environ 72 semaines de pontes, elles rejoignent l’abattoir", explique Sandrine, qui vide alors le poulailler pour une durée de trois à quatre semaines avant d’accueillir de nouvelles pondeuses.
Une nouvelle vie loin de la ville qui convient parfaitement à Sandrine Lhuissier, toujours aussi passionnée à l’aube de sa troisième année de reconversion.
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