Quel avenir est réservé aux jeunes étrangers devant majeurs en Mayenne ? Pour l'association RESF, il est bien sombre.
« Avec d’autres associations, on s’inquiète de voir que lorsqu’on demande à la préfecture une carte de séjour pour des mineurs devenus majeurs, la carte est le plus souvent refusée et la préfecture envoie avec ce refus, une obligation de quitter le territoire français », explique Marianick Roy, membre du Réseau éducation sans frontières (RESF) en Mayenne.
Pour cette militante, pire encore, « la préfecture intervient alors même que ces jeunes préparent leur bac. On leur demande de partir sans tenir compte de l’issue. Ils sont en France le plus souvent par nécessité, pour fuir leur famille maltraitante et ne peuvent rentrer. Les dossiers sont instruits à charge. Le soupçon domine. Ils ne font pas de bruit et s’intègrent en se fondant dans la masse. Ils sont poussés à rester dans la clandestinité avec tout ce que cela entraîne. »
À lire aussi
Une nouvelle famille concernée
RESF prend pour exemple les nombreux cas médiatisés ces dernières années, mais aussi le cas d’une nouvelle famille installée à Mayenne depuis cinq ans dont la mère et la fille font l’objet d’une OQTF.
Cet acte administratif a fait suite à une demande de régularisation de la famille en novembre. La jeune fille âgée de 17 ans, arrivée en France avant ses 13 ans, pourrait de droit prétendre à un titre de séjour à sa majorité.
Un titre de séjour provisoire pour le fils étudiant en médecine
Le fils aîné de la famille, en troisième année de médecine à Angers, qui a obtenu un titre de séjour provisoire témoigne.
L’étudiant ne comprend pas pourquoi lui a pu bénéficier d’un titre provisoire et pas sa famille, « alors que ma sœur se dirige aussi vers des études de médecine. Ils m’ont donné une chance, pourquoi pas à elle ! »
Une audience programmée en février
Lui devrait pouvoir être naturalisé français du fait de son implication à l’hôpital pendant la crise sanitaire du printemps.
« Ma mère et ma sœur n’ont aucune famille qui les attend dans notre pays d’origine. Ma sœur a ses amis ici. Ses cinq années passées en France ont été plus importantes que ses douze premières. J’ai le sentiment que la préfecture n’étudie pas les dossiers. »
La famille a fait un recours. Une audience devrait avoir lieu le 20 février 2021. Toute tentative d’expulsion est suspendue en attendant cette audience.
"Sous le contrôle du juge"
« Les demandes de cartes de séjour sont instruites sur le fondement du code de l’entrée, du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA). Il permet la délivrance de titres autorisant, notamment la poursuite d’études ou le travail, en fonction de la situation personnelle et familiale du demandeur. Chaque demande fait l’objet d’un entretien individuel, en préfecture, et d’un examen approfondi du dossier, en vue d’accorder un droit au séjour chaque fois que possible. C’est un principe de base. Chaque décision est prise sous le contrôle du juge », justifient les services de la préfecture.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.