Saviez-vous que la Tour dite des Anglais, à Saint-Aubin-Fosse-Louvain, est en fait la partie visible de l’ancien château fort appartenant au sulfureux Gilles de Rais, alors seigneur de la commune ?
Cette découverte, les habitants la doivent aux recherches d’un jeune historien qui a retrouvé l’acte de vente dans les archives de la municipalité : Corentin Poirier. Ce doctorant en histoire de 26 ans avoue « mieux connaître les gens d’antan que ceux d’aujourd’hui ».
Une passion découverte lors d'une visite à Versailles
« Je suis né à Gorron, mais j’ai grandi à Ernée et passé une partie de mon enfance chez mes grands-parents à Saint-Aubin-Fosse-Louvain, commune qui a hérité d’un riche passé historique », assure-t-il.
C’est en allant visiter Versailles à l’âge de 8 ans que sa passion pour l’histoire se révèle : pas de consoles de jeux ou de parties de foot pour Corentin.
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Des études au Centre d’études supérieures de la Renaissance
Dès lors, son avenir est tout tracé : découvrir l’histoire, la petite et la grande.
Son objectif : entrer au Centre d’études supérieures de la Renaissance, à Tours, qu’il intégrera une dizaine d’années plus tard.
Des heures passées à la bibliothèque du Vatican
L’étudiant attaque actuellement sa quatrième année de doctorat, en préparant une thèse sur le sujet « Écrire la cuisine en latin du XIIe au XVIe siècle ».
Corentin Poirier parle plusieurs langues, voyage beaucoup afin d’approfondir ses recherches sur les sujets qui lui tiennent à cœur.
Il n’est pas rare de le retrouver à la bibliothèque du Luxembourg ou dans celle du Vatican : « Le plus difficile étant d’obtenir l’autorisation du Pape, qui évidemment ne répond jamais lui-même », sourit-il.
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Transmettre ses découvertes
Mais le jeune homme n’oublie pas la commune de son enfance, et avec la ténacité qui le caractérise, fouille le passé du village.
Intarissable sur l'histoire de Saint-Aubin
C’est ainsi qu’il découvrira que Gilles de Rais possédait un château, probablement à trois tours, dont il n’en resterait qu’une aujourd’hui.
Il ajoute que Saint-Aubin fut, à l’origine, une commune prospère de 1 000 habitants où l’on pouvait trouver avocats, greffiers, juges, notaires, baillis…
Le jeune homme est intarissable sur les personnages illustres de la commune : « Jean Georget, par exemple, né en 1708, savant prêtre de Saint-Aubin, deviendra enseignant en théologie à la Sorbonne. Mais je porte également beaucoup d’intérêt aux soldats de l’époque napoléonienne, tel Mathurin Tréhet qui fut probablement le premier habitant du bourg à être reçu Chevalier de la Légion d’Honneur. »
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Un livre en préparation
Corentin Poirier participe tous les ans aux Journées du Patrimoine, faisant profiter de ses connaissances un public ravi. Il prépare d’ailleurs un livre sur Saint-Aubin-Fosse-Louvain.
Infatigable, il travaille également comme ingénieur d’études sur un projet de recherches franco autrichien, portant sur les recettes médiévales pour payer ses longues études.
Mais lui reste-t-il du temps pour ses loisirs ? « Oui un peu. Je lis beaucoup, j’écoute de la musique baroque et des chants grégoriens, j’adore le théâtre. » Ce n’est pas sans lucidité qu’il conclut : « J’ai conscience d’être parfois déconnecté de la réalité : je crois surtout que je ne suis pas né au bon siècle ! »
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