Le seul député européen de la Mayenne s'appelle Valérie Hayer. Elue en mai 2019, et bien que d'origine modeste, la jeune femme a mené les négociations d'un exceptionnel budget européen. Retour sur ce parcours.
Le plaisir des négociations
Demandez à Valérie Hayer de vous parler des exceptionnelles avancées obtenues sur le budget européen et la réponse fuse. Elle pourrait même en parler longuement tant elle a été au cœur de la machine.
La pudeur en privé
En revanche, dès qu’il s’agit d’en dire un peu plus sur le plan privé, la jeune députée européenne baisse le ton.
Elle a grandi à la ferme
Valérie Hayer a grandi dans une ferme de Saint-Denis-d’Anjou mêlant lait, polyculture et élevage. « Dans cet environnement très sain et aimant, j’ai appris le respect de l’autre, le goût du travail bien fait. »
Pas de vacances en dehors de quelques jours à la mer ? Pas grave. « La ferme, c’est un super terrain de jeu quand on est enfant, sourit la jeune trentenaire. On fait du vélo, on joue dans les bottes de paille, on court dans les champs de maïs. »
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La qualité d'un environnement de proximité
Saxophoniste « parce qu’il n’y avait pas beaucoup d’options à Saint-Denis-d’Anjou », celle qui aimerait bien se mettre au piano bénéficie aussi de cet environnement basé sur la proximité.
Sa professeure d’allemand au collège marque aussi particulièrement Valérie. « Sa rigueur, son exigence… Elle m’a fait découvrir une autre culture, une autre manière de penser, une ouverture sur le monde. Le collège, ce sont vraiment des années qui ont marqué ma vie. J’ai eu la chance d’avoir des professeurs qui m’ont accompagnée. Quand on construit sa personnalité, c’est extrêmement important. »
Un engagement citoyen avant la politique
Durant cette période, son envie de servir les autres émerge. Sa mère, conseillère municipale, n’introduit pas la politique à la maison, mais l’engagement citoyen.
Après son lycée à Angers, où sa sœur effectue des études d’infirmière, Valérie s’oriente vers des études de droit public. « Je me suis dit que je serais plus utile aux autres ainsi que dans le droit privé. »
Même si elle devient conseillère municipale à 21 ans, prenant la suite de sa mère, la politique n’est pas une fin en soi. « J’avais simplement envie d’être utile. Il n’y avait pas de dimension partisane. »
Elle se spécialise dans les finances
Puis elle se spécialise dans les finances. Encore une fois, le fruit de rencontres, « des profs plus marquants ».
Lors d’un stage de fin d’études à Paris, elle se frotte aux finances locales en réalisant un bilan financier de la décentralisation.
« C’était technique et politique. Ce bilan devait être présenté au parlement français. » Il n’en a rien été. « Cela m’a marquée. J’ai été frustrée, je n’ai pas compris. J’ai perdu ma naïveté. »
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L'envie de faire bouger les lignes
Et cela déclenche en elle une vraie vocation, « l’envie de faire bouger les lignes ».
Sa détermination à pousser l’Europe à chercher des ressources propres, sans faire payer ni les Etats ni les citoyens, a déjà porté ses fruits. Et elle ne compte pas s’arrêter là.
« Il reste plein de choses à faire, assure-t-elle, estimant se nourrir, intellectuellement parlant, tout en étant utile. Mon mandat n’est pas terminé. J’ai envie de me mobiliser sur la question du numérique, sur la cybersécurité. »
Peu de temps personnel
Et même si cela doit empiéter sur son temps personnel : « J’ai très peu de temps pour moi, assure celle qui aime lire. Les négociations autour du budget européen m’ont amenée à travailler quelques nuits aussi. Mais quand on s’engage dans ce genre de mandat, il faut avoir à l’esprit que cela prend du temps sur la vie privée. C’est un choix d’être au service des autres. Je n’ai aucun regret. C’est la possibilité de faire bouger les lignes. »
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